Cheapflation : quand le prix reste, mais pas la qualité

Une pratique économique discrète mais pernicieuse, la « cheapflation » transforme discrètement la qualité de nos produits quotidiens sans ajustement de prix apparent.

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Par Léopold Aubin Publié le 20 avril 2024 à 12h30
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Cheapflation : quand le prix reste, mais pas la qualité - © Economie Matin

Qu'est-ce que la "Cheapflation" ?

La "cheapflation" est un terme relativement nouveau, utilisé pour décrire une pratique de plus en plus répandue dans l'industrie alimentaire : modifier la composition d'un produit en substituant ses ingrédients par d'autres moins coûteux ou de moindre qualité, tout en maintenant ou augmentant son prix de vente. Ce phénomène, qui suit de près la "shrinkflation", soulève des questions importantes sur la transparence et l'intégrité des marques envers leurs consommateurs.

Des exemples concrets dans nos supermarchés

L'organisation Foodwatch a récemment mis en lumière plusieurs cas de "cheapflation" chez des marques reconnues. Par exemple, l'escalope cordon bleu de la marque Le Gaulois a vu sa composition en viande et en fromage diminuer, alors que la part de chapelure et le prix au kilogramme augmentaient. Cette modification a été justifiée par la marque par des difficultés d'approvisionnement dues à la grippe aviaire. En parallèle, les hachés à poêler au jambon de Fleury Michon ont également subi une réduction significative de viande, remplacée par des substituts moins onéreux, le tout dans un contexte de hausse de prix.

Pratiques opaques et réactions des consommateurs

Foodwatch dénonce un manque de transparence dans ces pratiques de cheapflation, où souvent les consommateurs ne sont pas informés des changements. L'association a reçu de nombreuses plaintes et signalements indiquant que ces changements ne sont pas toujours clairement indiqués sur les emballages, laissant les consommateurs découvrir par eux-mêmes la modification de leurs produits préférés.

Les marques, pour leur part, avancent diverses explications allant de la nécessité d'adapter les recettes à l'augmentation des coûts de production à des ajustements suite aux retours des consommateurs concernant la texture ou le goût des produits. Par exemple, Fleury Michon a modifié sa recette de hachés à poêler pour répondre à des critiques sur la sécheresse du produit, tout en faisant face à des coûts de production croissants. Ces justifications, bien que plausibles, ne suffisent pas toujours à maintenir une relation de confiance solide avec les consommateurs, surtout en l'absence de communication claire et proactive sur ces changements.

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