Renault Sandouville : utilitaires électriques et perspectives d’emploi

L’usine Renault de Sandouville se prépare à un avenir électrique avec la production annoncée d’une nouvelle génération d’utilitaires 100 % électriques. Cette initiative s’accompagne d’un plan d’embauches ambitieux, mais soulève également des questions concernant l’avenir de l’industrie automobile en France.

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Par Rédacteur Publié le 16 avril 2024 à 4h00
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renaul, sandouville, production, utilitaires, industrie - © Economie Matin
45%Renault détient 45% de Flexis.

Une avancée majeure vers l'électrification

La visite du directeur général de Renault, Luca de Meo, à l'usine de Sandouville (Seine-Maritime) a annoncé une étape cruciale dans la transition vers l'électrification de la production du constructeur automobile. Avec l'assemblage prévu d'un nouvel utilitaire électrique présenté comme « révolutionnaire », baptisé FlexEvan, Renault veut renforcer son engagement en faveur de la mobilité durable. Cette décision s'inscrit dans un contexte de montée en puissance des véhicules électriques dans la gamme du constructeur, et répond à la nécessité de « réduire l'impact environnemental des véhicules utilitaires en ville ».

Située à proximité du Havre, sur l’estuaire de la Seine, l'usine de Sandouville compte actuellement 1 850 salariés et 600 intérimaires. Elle assemble actuellement les Renault Trafix, utilitaire phare du groupe automobile. La mise en production des nouveaux utilitaires FlexEvan en fera un pilier de la production automobile électrique en France, avec la création de 550 emplois à la clé sur 4 ans (CDD et CDI), qui représenteront une injection vitale d'opportunités dans une région où l'emploi industriel est crucial.

Un mystérieux utilitaires

FlexEvan (le nom pourrait changer) sera le premier véhicule conçu par la coentreprise Flexis, détenue à 45 % par Renault, à 45 % par Volvo, et, plus étonnant, à 10 % par l’armateur CMA CGM. Les trois partenaires vont investir dans ce projet 330 millions d’euros pour chacun des deux constructeurs automobiles, et 120 millions d’euros pour le groupe maritime, pour un total de 780 millions d’euros.

L’ensemble des véhicules de la coentreprise devraient s’appuyer sur une base de type skateboard, permettant de monter différentes carrosseries dessus, avec, à la clé, d’importantes réductions de coûts. Les premières livraisons sont prévues pour 2026.

Des réductions d’impôts qui interrogent

Cependant, cette nouvelle s'accompagne également de questions concernant les politiques fiscales et industrielles françaises. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, salue la baisse des impôts sur la production comme un moteur de relance industrielle, en particulier à destination des secteurs-clés de la décarbonation, l’électro-mobilité en tête. Le gouvernement veut soutenir l’industrie automobile dans ce virage, non seulement par des politiques de réduction des impôts de production, mais aussi via des investissements dans la recherche et le développement, ainsi que des partenariats public-privé.

Certains s'inquiètent des implications à long terme de ces politiques sur les finances publiques et la compétitivité économique. Ils interrogent notamment l’opportunité d’accorder des cadeaux fiscaux à des constructeurs automobiles en pleine santé, comme Renault, qui vient d’annoncer des résultats 2023 « historique », avec des ventes en hausse de 9 %, un chiffre d’affaire de 52,4 milliards d’euros, en hausse de 13,1 %, une marge opérationnelle record de 7,9 % du chiffre d’affaires, et un résultat net de 2,3 milliards d’euros. L’autre fleuron automobile hexagonal, Stellantis (le groupe issu de la fusion de PSA avec Fiat Chrysler), affiche un bénéfice net de 18,6 milliards d’euros en 2023, en hausse de 11 %.

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