Les consommateurs français ne doivent pas attendre fébrilement qu'un chèque de la Banque centrale européenne arrive dans la boîte à lettres : cela n'arrivera pas, a expliqué Bruno Le Maire.
Pour soutenir la relance de la consommation, le Conseil d'analyse économique avait évoqué la possibilité d'envoyer un chèque de 800 euros à chaque citoyen, comme cela s'est pratiqué par deux fois aux États-Unis. Cette solution de « l'argent hélicoptère », comme l'appellent les économistes, n'arrivera sans doute jamais en France ou en Europe. Devant les caméras de BFM Business, Bruno Le Maire a rappelé que la Banque centrale européenne était indépendante et que les gouvernements ne peuvent forcer l'institution à envoyer de l'argent de la sorte. Pour le ministre de l'Économie, « tout ce qui laisse croire aux Français qu'il y a des solutions de facilité, de l'argent gratuit qui va tomber du ciel, comme la manne de la Bible, ne tient pas la route ».
Filet social
L'exemple américain est le résultat d'un système de protection sociale qui n'a rien à voir avec celui en vigueur en Europe. « Les Américains complètent des dispositifs de protection sociale qui n'existent pas par des soutiens à la demande », explique le locataire de Bercy. Les filets de protection sociale en Europe ont permis de limiter la casse en termes de pouvoir d'achat, en Europe comme en France : « en 2020, le pouvoir d'achat des Français a augmenté, alors que le PIB s'effondrait de 8% », soutient Bruno Le Maire. Il n'est donc pas nécessaire de « faire des chèques aux Français, alors même que nous avons soutenu leur pouvoir d'achat ».
Pas de hausse des impôts
Le filet social français a été efficace, mais il a représenté un coût massif pour les finances publiques. Pour sortir les comptes du pays de l'ornière, Bruno Le Maire a martelé son plan : une bonne gestion financière qui passera par une programmation pluriannuelle, ainsi qu'un rebond de la croissance. La consommation semble rebondir très fort. Enfin, il assure encore une fois qu'il n'y aura pas de hausse d'impôt.
