Une étude de la revue scientifique Jama révèle l’énorme marge que se fait le laboratoire sur la production de l’Ozempic, un médicament contre le diabète.
Diabète : la marge record de ce médicament fait polémique
L'Ozempic vendu jusqu'à 70 fois plus cher que son prix de vente
L'Ozempic, produit phare du laboratoire danois Novo Nordisk, affiche un prix de vente bien différent d'un pays à un autre. Celui-ci s'élève par exemple jusqu'à 353,74 dollars aux États-Unis pour un traitement mensuel de quatre injections, à 130 dollars en France et à 80 dollars au Royaume-Uni. Des écarts de prix qui ont de quoi interloquer. Partant de ce constat, des chercheurs de l'université de Yale, de l'hôpital du King's College de Londres et de Médecins Sans Frontières ont évalué son coût de production. Accrochez-vous bien : l'Ozempic ne coûterait que 4,73 dollars à produire !
Les investigations menées par les chercheurs, incluant des entretiens avec d'anciens employés et consultants de Novo Nordisk, détaillent que la moitié du coût de production de l'Ozempic provient du stylo injecteur multidose soit 2,83 dollars !
Le diabète, un marché bien juteux sous oligopole
L'étude pointe du doigt la complexité et l'opacité des coûts de production et des prix pharmaceutiques, rendant difficile toute tentative de comparaison internationale. Novo Nordisk se défend en mettant en avant les coûts significatifs liés à la recherche et au développement (R&D), rappelant que le développement d'un nouveau médicament peut durer jusqu'à quinze ans et coûter plus d'un milliard d'euros.
Une justification qui peine à convaincre face à l'écart colossal entre le coût de production et le prix de vente de l'Ozempic. En 2021, près de 531 millions de personnes étaient recensées comme étant diabétiques. La France, pour sa part, compte 4,5 millions de diabétiques. Autant dire que cette maladie chronique représente un marché extrêment juteux pour l'industrie pharmaceutique. Le marché de l'insuline et des antidiabétiques en est une illustration flagrante : 90 % de ce dernier est détenu par trois laboratoires : Novo Nordisk, Eli Lilly et Sanofi. Un oligopole qui leur confère une liberté quasi totale dans la fixation des prix et qui leur permet d'échapper à toute concurrence véritable.