Le gouvernement français a mis en place, en novembre 2023, une mesure incitative d’envergure pour amplifier l’économie circulaire : le bonus réparation dédié aux vêtements et chaussures. Objectif : éviter que les ménages achètent neuf lorsque la réparation est possible. Et force est de constater que ça marche… et que ça redonne du pouvoir d’achat !
Bonus réparation : déjà des millions d’euros économisés !
Le bonus réparation pour les vêtements : de quoi s'agit-il ?
Le bonus réparation pour les vêtements et les chaussures se présente sous la forme d'une remise directement appliquée sur le coût de réparation de vos articles textiles. Mais attention : le linge de maison et la lingerie ne sont pas inclus dans les articles éligibles.
Que ce soit pour un accroc sur votre chemisier préféré ou le ressemelage de vos bottes en cuir, le bonus varie entre 6 et 25 euros selon le type de réparation. Le dispositif, géré par Refashion, un éco-organisme à la barre du Fonds réparation, illustre un bel exemple du principe pollueur-payeur. Chaque marque de mode contribue au fonds via une écocontribution, avec pour objectif de stimuler les réparations et, par extension, de réduire les déchets.
Des milliers de réparations et des millions d’euros d’économies
Depuis son lancement, le bonus réparation a conduit à environ 250.000 interventions. Ces réparations se répartissent majoritairement en cordonnerie (84%) et en retoucherie (16%). Avec une moyenne de huit euros économisés par intervention, les Français ont vu leurs dépenses se réduire, tout en participant à une démarche écologique. Car il n’y a pas photo : réparer plutôt que racheter en neuf coûte moins cher.
Or, les premiers chiffres montrent que le pouvoir d’achat est bel-et-bien amélioré : depuis son lancement, selon les données fournies par Elsa Chassagnette, responsable de Refashion, le bonus réparation a permis aux Français d’économiser 2,3 millions d’euros.
Un effet positif sur l’économie locale
Avec près de 1.050 boutiques labellisées à travers le pays, le bonus réparation est à la portée de nombreux foyers. Même si des disparités régionales existent, « un ménage sur deux est à moins de 10 minutes de voiture d'un réparateur labellisé », assure Elsa Chassagnette. 40% des boutiques labellisées sont des cordonneries, et 60% des retoucheries.
Les régions de l'Île-de-France, de l'Occitanie et des Hauts-de-France ont été celles qui ont le plus réparé de vêtements depuis le début du dispositif. Respectivement, 44.000, 32.000 et 21.000 réparations effectuées grâce au bonus.
Bonus réparation : vers une économie circulaire renforcée
Le succès du bonus réparation témoigne d'un changement de mentalité chez les consommateurs français, désormais plus enclins à réparer. En favorisant la réparation, non seulement les consommateurs économisent de l'argent, mais ils contribuent aussi à la réduction de l'empreinte écologique du secteur de la mode, l'un des plus polluants au monde.