Se poser la question du ROI d’un projet de digitalisation des relations fournisseurs implique en creux de bien reconnaître la raison d’être même du projet. Il s’agit non pas de consentir à une dépense, mais bien d’investir dans un outil qui a vocation à permettre à l’entreprise d’accéder à de nouveaux bénéfices. À ce titre, la digitalisation n’est bien entendu pas le but à atteindre, mais simplement un moyen.
Numériser la relation fournisseur : un générateur d’avantages multiples
Or, contrairement à certains types d’investissements dont le ROI peut être approché de manière assez univoque, comme le taux de rendement d’un produit financier par exemple, celui qui nous occupe ici s’avère plus protéiforme. En effet, non seulement il n’y a pas un, mais plusieurs leviers de ROI possibles – ce qui est évidemment un point positif –, mais il faut aussi tenir compte du fait qu’un même projet doit s’évaluer différemment selon les objectifs que l’entreprise cherche à atteindre.
C’est ainsi qu’une société qui valorise le renforcement de la relation avec ses fournisseurs stratégiques, la réduction de ses risques opérationnels et l’accélération de sa politique d’achats responsables trouvera un ROI plus substantiel et plus rapide qu’une autre qui n’est motivée que par les gains de temps permis par l’automatisation de certains processus. Si l’on ne peut pas dire que l’une a raison et l’autre tort, il s’agit en revanche d’être au clair sur les « drivers » stratégiques qui sous-tendent la démarche.
Avoir des objectifs bien définis avant de se lancer
Le bon point de départ d’un projet de digitalisation des relations fournisseurs consiste donc à faire en sorte que l’entreprise détermine le plus précisément possible quels en sont les objectifs, afin de pouvoir estimer en face de chaque objectif la contribution que la digitalisation est susceptible d’apporter. À défaut d’avoir correctement posé ce cadre, le projet risque de rencontrer deux écueils majeurs : en amont, un manque d’efficacité et de rapidité dans la prise de décision, et en aval une incapacité à évaluer les apports du projet de manière objective et partagée.
Beaucoup d’entreprises intéressées par la mise en place de la digitalisation des relations fournisseurs disent rencontrer des difficultés à effectuer ce travail de clarification, et ce tout particulièrement au niveau du ROI qu’il est possible d’atteindre. Nombre de dossiers d’opportunité peinent ainsi à progresser dans le processus de gouvernance parce qu’ils n’ont pas abordé le sujet de manière suffisamment frontale. Une fois ce travail de clarification réalisé, il sera alors possible de se lancer sereinement.
Il faut bien garder à l’esprit qu’il existe plusieurs ROI qu’une entreprise peut obtenir grâce à une solution de digitalisation des relations fournisseurs. Efficience, compression des coûts, maîtrise des risques, bénéfice RH, impact sociétal… Si les principales motivations à s’équiper peuvent donc varier d’une entreprise à l’autre, il existe cependant un dénominateur commun qui, selon nous, synthétise bien le ROI que toutes vont en retirer : l’activation de leur capital fournisseurs. Un capital immatériel, certes, qui n’est pas reconnu en tant que tel par les règles comptables, mais qui n’en constitue pas moins un véritable levier de compétitivité.