Grève pendant les JO 2024 : les cheminots durcissent les menaces 

Alors que les JO 2024 à Paris approchent à grands pas, les cheminots de la SNCF sont très mécontents. Ils revendiquent une rémunération jugée insuffisante malgré les augmentations récentes et menacent clairement de paralyser le réseau ferroviaire pendant l’événement.

Grégoire Hernandez
Par Grégoire Hernandez Publié le 22 mars 2024 à 9h00
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Grève pendant les JO 2024 : les cheminots durcissent les menaces  - © Economie Matin
17 %Selon le directeur de la SNCF, entre 2022 et 2024, les cheminotes et cheminots auront bénéficié d’une augmentation inédite de leur rémunération, de 17% en moyenne.

Les cheminots dénoncent des salaires inférieurs à leurs homologues européens

Des conducteurs de la SNCF, organisés en collectif non syndiqué, ont clairement fait savoir à Christophe Fanichet, patron de SNCF Voyageurs, leur intention de ne pas travailler durant les JO 2024, selon BFMTV. Ils dénoncent des salaires nettement inférieurs à ceux de leurs homologues européens, malgré des augmentations depuis trois ans, citant l'exemple d'un conducteur Eurostar qui touche 5 500 euros net contre 3 800 à 4 200 euros pour un conducteur TGV de la SNCF, toutes primes incluses. Leur salaire de base est relativement bas, autour du Smic, entre 1 700 et 1 800 euros bruts. À cela s'ajoutent de nombreuses primes, attribuées selon le poste occupé, les missions effectuées et les conditions de travail. Ces primes, qui peuvent être nocturnes, dominicales, ou encore liées à la traction ou à la résidence, sont extrêmement variables. Et cela peut conduire à une réduction significative de revenus, notamment en cas d'arrêt maladie où un cheminot peut voir son salaire diminuer de 40 %, certaines primes n'étant alors pas versées.

Le malaise est profond chez les cheminots qui, en dehors des revendications salariales, critiquent une répartition inégale des revenus entre le salaire de base et les multiples primes, rendant leur rémunération parfois injuste. La lettre envoyée à la direction par le collectif de conducteurs montre cette frustration et la comparaison défavorable avec d'autres pays ou même avec d'autres filiales du groupe SNCF, où la rémunération semble plus équitable. Mais selon le directeur de la SNCF : « sur trois ans, entre 2022 et 2024, les cheminotes et cheminots auront bénéficié d’une augmentation inédite de leur rémunération, de 17% en moyenne et jusqu’à 21% pour les premiers niveaux de salaires, alors que dans le même temps, l'inflation cumulée s'est élevée à 13% ».

JO 2024 : un blocage total est-il possible ?

Les cheminots sont prêts à « tenir dans la durée », ayant accumulé des jours de congés pour financer un mouvement de grève « extrêmement dur ». La menace est d'autant plus sérieuse que le site « Promesse de grève » comptabilise déjà des centaines de promesses de grève pour la période des Jeux Olympiques (185 exactement pour l'instant). Ce mouvement, s'il se concrétise, risque de mettre en péril non seulement l'organisation des JO 2024, mais également l'image de la France sur la scène internationale.

La direction de la SNCF se trouve dans une position délicate, devant répondre à des revendications salariales pressantes tout en assurant le bon déroulement des Jeux Olympiques. Les négociations à venir seront très importants et devront aborder la question des rémunérations de manière globale pour éviter une crise majeure. Le ministre délégué aux Transports se veut rassurant, mais l'inquiétude demeure quant à la capacité des deux parties à trouver un terrain d'entente avant le 26 juillet 2024, date de la cérémonie d'ouverture des JO 2024.

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Grégoire Hernandez

Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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