La dynamique du crédit immobilier se transforme, offrant aux emprunteurs des conditions plus favorables. Entre baisse des taux, augmentation des capacités d’emprunt et proposition législative audacieuse, le secteur connaît un tournant décisif. Analyse en quatre chiffres clés.
Immobilier : 4 indicateurs d’un marché plus clément
La reprise des demandes de financement
La période récente marque un renouveau pour les demandeurs de crédit immobilier. En février 2024, plus de 30 000 dossiers ont été soumis, signalant une augmentation de 70% par rapport à décembre 2023, où les taux avaient atteint un pic. Cette reprise des demandes de financement reflète un optimisme renouvelé chez les Français, bien que les volumes de dossiers restent inférieurs de 35% à ceux de mars 2023.
L'initiative du député Lionel Causse, visant à libéraliser la capacité d'emprunt pour les ménages aisés, vient renforcer cet élan. En permettant aux banques de dépasser le plafond d'endettement actuel, cette proposition de loi pourrait dynamiser davantage le marché, en attirant un nouveau segment d'emprunteurs.
Des conditions de crédit plus attractives
Le secteur bancaire affiche une tendance à la baisse des taux de crédit immobilier. En mars, une majorité de barèmes bancaires proposaient des taux inférieurs à 4,30% sur 20 ans, avec un tiers d'entre eux en dessous de 4,10%. Cette diminution des taux entraîne logiquement une réduction du coût du crédit, avec un exemple frappant : un emprunt de 200 000 euros sur 20 ans coûte désormais 13 000 euros d'intérêts en moins par rapport à novembre.
Cette baisse des intérêts se traduit par une capacité d'emprunt accrue pour les ménages. Ainsi, un foyer avec 4 000 euros de revenus nets voit sa capacité d'emprunt augmenter de 9 000 euros en seulement quatre mois, lui permettant potentiellement d'acquérir des mètres carrés supplémentaires dans son projet immobilier. Pour les revenus plus élevés, le gain peut atteindre jusqu'à 15 000 euros.
Vers un marché immobilier plus inclusif
La norme limitant le taux d'endettement à 35% des revenus nets avant impôts, bien qu'ayant écarté de nombreux acheteurs potentiels, voit son impact diminuer. Depuis la fin de l'année dernière, la part des dossiers respectant cette condition a augmenté de 11 points, atteignant 68%. Cette évolution suggère un marché devenant progressivement plus accessible aux emprunteurs.
Parallèlement, la proportion de dossiers considérés comme non finançables diminue, passant de 11% en décembre à seulement 8%. Cela indique une plus grande ouverture des banques envers les candidats à l'emprunt, probablement motivée par la concurrence accrue pour attirer de nouveaux clients.