Renault a enregistré de très bons résultats pour son exercice 2023 et compte bien poursuivre ses efforts. Pour récompenser Luca de Meo, l’homme qui lui a permis de se redresser et de le garder, le constructeur automobile français entend, de nouveau, lui augmenter son salaire fixe de +30% pour l’exercice 2024.
Renault : Luca de Meo s’offre une augmentation de salaire de 30%
Renault récompense Luca de Meo
En 2020, lorsque Luca de Meo prend les rênes de Renault, le constructeur navigue en eaux troubles suite au scandale de Carlos Ghosn. L'arrivée de ce PDG italien marque le début d'une ère nouvelle, caractérisée par un redressement spectaculaire. Sous la direction de Luca de Meo, Renault n'a pas seulement stabilisé sa situation financière ; le groupe a également pris un virage stratégique majeur avec le plan Renaulution. Ce plan ambitieux vise à transformer en profondeur le constructeur automobile français, en mettant l'accent sur l'électrification, la digitalisation et la rentabilité durable.
Les résultats ne se sont pas fait attendre : en 2023, Renault a battu son record de rentabilité, avec une marge opérationnelle proche des 8% pour un résultat net de 2,3 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 52,4 milliards d'euros, soit de plus de 13% par rapport à 2022. En récompense pour ses résultats exceptionnels, le groupe automobile français a décidé d'augmenter de 30% le salaire fixe de Luca de Meo pour l'année 2024, le faisant ainsi passer de 1,3 million à 1,7 million d'euros annuels. Sa part variable peut désormais atteindre jusqu'à 225% du fixe, contre 150% précédemment, et son nombre de stock-options grimpe à 120.000 actions (contre 100.00 précédemment). Au total, la rémunération annuelle de Luca de Meo pourrait s'élever à 5,53 millions d'euros, contre 3,25 millions d'euros en 2023, sous réserve de l'approbation des actionnaires le 16 mai 2024.
S'assurer un avenir
Ces performances remarquables ne sont pas seulement le fruit d'une gestion rigoureuse ; elles témoignent de la capacité de Luca De Meo à anticiper et à s'adapter aux défis du secteur. Le groupe Renault est bien au fait du jeu des chaises musicales dans le secteur automobile, et il sait parfaitement qu'un talent comme Luca De Meo est hautement convoité. Plusieurs rumeurs de débauchage par de grands groupes tels que Stellantis se répandaient d'ailleurs, de quoi alimenter les craintes du groupe Renault de voir son thaumaturge se laisser tenter par la concurrence.
Les rémunérations des grands patrons du secteur automobile sont scrutées et souvent critiquées, mais elles ne se font évidemment pas sans justification. Le salaire de Luca de Meo reste néanmoins bien inférieur à celui des autres directeurs généraux du secteur. À titre de comparaison, celui de Carlos Tavares, qui a passé la majorité de sa carrière au sein de Renault, et qui est aujourd'hui directeur général du groupe Stellantis (fusion de PSA et Fiat Chrysler Automobiles en 2021), devrait s'élever à 36,5 millions d'euros pour l'exercice de 2023. En augmentant le salaire de Luca de Meo, Renault s'aligne, en fonction de ses propres moyens, sur les rémunérations pratiquées dans le secteur, espérant ainsi sécuriser son avenir, dans un secteur de plus en plus concurrentiel.