Patrick Martin, à la tête du Medef, est très inquiet des orientations économiques actuelles de la France. Face à un ralentissement économique et à la remise en question des aides aux entreprises, le pays pourrait subir des entraves à sa compétitivité et à son investissement.
Le Medef craint la fin des aides de l’État
« Je suis très inquiet pour l'investissement de nos entreprises », confie Patrick Martin dans les colonnes de La Tribune Dimanche. L'annonce gouvernementale prévoyant de trouver « au moins 20 milliards d'euros » d'économies pour 2025 met en lumière la difficulté de concilier réduction des dépenses publiques et soutien à l'économie.
Un appel à soutenir massivement l'investissement
Selon le dirigeant, cette stratégie risque de pénaliser les entreprises françaises, déjà confrontées à un ralentissement économique. « Dans le budget de l'État et le budget de la Sécurité sociale, la tentation de Bercy de remettre en question les dispositifs de soutien aux entreprises est déjà là », déplore-t-il.
Le président du Medef insiste sur la nécessité d'investir dans des domaines stratégiques comme l'intelligence artificielle et la transition écologique pour rester compétitifs. Il met en exergue le contraste avec les États-Unis, « qui investissent des milliards de dollars dans l'économie et attirent les entreprises européennes ». Patrick Martin appelle à une prise de conscience de l'importance de ces investissements pour l'avenir économique de la France.
La mise en garde du Medef contre les effets des politiques fiscales
Le discours du gouvernement sur la fiscalité est également scruté de près par le Medef. « Le gouvernement, fidèle à sa rhétorique fiscale, nous répète qu'il n'y aura pas de hausses d'impôts. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'entend pas minorer les allègements d'impôts, comme il l'a déjà fait sur les charges sociales, ou reporter indéfiniment des baisses promises comme avec la CVAE. Ce qui revient au même ! », attaque-t-il.
Il souligne l'impact des impôts de production et des charges sociales élevées sur la compétitivité des entreprises françaises. « Les impôts de production pénalisent notre compétitivité… Pour les rémunérations autour de deux smics, le coût du travail en France pour les entreprises reste de 12 % plus élevé qu'en Allemagne », explique-t-il. Pour lui, sans une véritable stratégie de soutien à l'entreprise, les objectifs de croissance et de plein emploi resteront hors de portée.