Formation : voici combien vous devrez payer malgré votre CPF

Cette décision, tranchée par l'Élysée et relayée par Les Echos le 8 mars 2024 va obliger les salariés à sortir leur chéquier quelle que soit la somme dont ils disposent sur leur Compte Personnel de Formation.

Le Compte Personnel de Formation (CPF) aura son reste à charge

Le gouvernement, dans sa quête d’économies et dans son absence de volonté de taxer les plus riches, a opté pour un modèle de contribution fixe plutôt que le pourcentage initialement envisagé par Bercy. En effet, au départ, le projet était de faire payer aux salariés qui se forment environ 10% du montant de la formation. Il n’en sera rien.

Afin de réduire les risques que les salariés ne se détournent du dispositif, c’est un montant forfaitaire qui sera mis en place : un paiement de 100 euros par les bénéficiaires pour chaque formation financée via le CPF. Objectif officiel du gouvernement : responsabiliser les usagers tout en contribuant à l'équilibre financier des comptes publics.

Objectif officieux : faire des économies pour l’État. La mesure, selon les calculs de l’exécutif, devrait générer des économies estimées à 250 millions d'euros pour l'année de mise en œuvre et 375 millions en année pleine.

Les salariés devront bien payer dès mai 2024

Le choix de ce forfait rend le reste à charge moins pénalisant pour les formations longues et coûteuses et favorise ainsi l'insertion professionnelle. La loi du 21 juin 2023, élargissant le CPF à tous les permis terrestres à moteur, illustre cette volonté d'ouverture.

Reste que, 100 euros par formation, alors que pour certains salariés qui avaient suffisamment d’argent sur leur Compte Personnel de Formation, c’est un coup dur. Ceux qui veulent éviter le surcoût doivetn se presser : le reste à charge pour le CPF entrera en vigueur le 1^er mai 2024.

Le gouvernement fait tout pour que les salariés… ne se forment pas

Si l’objectif est de faire des économies, l’exécutif ayant lancé son plan d’austérité début mars 2024 pour les années 2024 et 2025 cherchant à réduire de plus de 30 milliards d’euros les dépenses sur les deux ans, l’exécutif semble aussi compter sur le fait que les salariés ne se formeront plus autant. Un paradoxe, alors que la formation est mise en avant par l’exécutif pour relancer l’emploi.

Or, selon Les Echos, sur les 375 millions d’euros d’économies attendues en année pleine (soit dès 2025), la moitié de la somme est liée à ce montant forfaitaire, l’autre moitié découlerait de… l’abandon des salariés d’une possible formation. L’exécutif estime que 20% des salariés vont renoncer à se former du fait du reste à charge.