Alimentation : 35% de fraude sur les produits Made in France

Afin de calmer le mouvement de contestation des agriculteurs, qui a débuté à la mi-janvier 2024, le gouvernement avait annoncé la mise en place de contrôles massifs sur l’origine des produits alimentaires commercialisés en France. Les premiers résultats de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sont tombés mardi 5 mars 2024, et ils sont loin d’être satisfaisants.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 7 mars 2024 à 11h33
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Alimentation : 35% de fraude sur les produits Made in France - © Economie Matin
86%Des Français veulent connaître l'origine des produits avant de les acheter.

Made in France : des contrôles massifs sur les produits alimentaires bruts

Au début du mois de février 2024, en réponse à la colère des agriculteurs, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, annonçait un plan d'action ambitieux : la réalisation de 10.000 contrôles ciblant les produits alimentaires bruts (viande, poissons, fruits, légumes, boissons alcoolisées), labellisés Made in France.

Les premiers résultats de ces contrôles effectués par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sont loin d'être positifs, et ils confirment, une fois de plus, le bien-fondé du mouvement agricole : sur les 2 000 premiers établissements inspectés, 683 ont été épinglés pour des « anomalies » concernant l'origine française de leurs produits alimentaires. Cela signifie que plus de 35% des produits alimentaires contrôlés vendus sous le sceau de l'origine française ne sont pas ce qu'ils prétendent être. 

La « francisation » en ligne de mire

Le gouvernement a annoncé qu'il sera « intraitable » sur la « francisation », une pratique qui consiste à attribuer faussement une origine française à des produits alimentaires. Le communiqué du ministère de l'Économie a tenu à mettre en garde tous les établissements et distributeurs qui seraient tentés par cette dernière. En cas avéré, ces derniers s'exposent à une amende de 300.000 euros et à deux ans d'emprisonnement. En effet, et comme le souligne le communiqué ministériel, dans cette pratique : « le consommateur est trompé, paye trop et peut être déçu par la qualité du produit. Les producteurs français subissent une concurrence déloyale, perdent injustement des débouchés et ne peuvent pas se développer. »

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, et Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Entreprises, ont précisé que 413 établissements allaient recevoir un avertissement. « Pour les manquements les plus graves, 130 demandes de mise en conformité seront faites par voie d’injonction, 2 amendes administratives seront dressées et près de 150 procès-verbaux pénaux seront adressés à la justice », ajoute le communiqué ministériel. Les contrôles se poursuivront tout au long de l'année 2024. L'objectif est double : garantir aux consommateurs qu'ils achètent des produits réellement français, et mettre en avant ceux qui sont issus du circuit court. En parallèle de ces contrôles, Olivia Grégoire avait annoncé, à la fin-février, la création d'un label Origine France destiné, celui-ci, aux produits transformés. Il devrait voir le jour dans nos rayons d'ici à l'été 2024 et il sera proposé aux instances européennes d'ici à 2025.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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