L’augmentation de la demande des consommateurs européens encourage une production alimentaire plus durable.
L’agriculture biologique n’est plus un marché de niche
Les Européens veulent de plus en plus consommer des aliments bons pour leur santé et respectueux de l’environnement. Dans la région, la vente au détail d’aliments bio ont bondi de 80 % entre 2015 et 2020.
Mais l’évolution de la demande des consommateurs ne suffira pas à elle seule à accélérer l’abandon de l’agriculture industrialisée en Europe. Les acteurs du secteur agroalimentaire, des agriculteurs et des conditionneurs jusqu’aux détaillants et restaurants, doivent être impliqués dans cette transition.
L’objectif de l’UE est qu’un quart de ses terres agricoles soient consacrées à l’agriculture bio d’ici 2030, contre un peu moins de 10 % en 2021.
L’agriculture bio supprime les pesticides, les engrais et les antimicrobiens, mais pas seulement. Elle attache aussi de l’importance au bien-être animal, à la protection de la biodiversité, à un approvisionnement plus local et à la réutilisation des matériaux.
Essentielle à un secteur agroalimentaire plus durable, l’agriculture bio soutient les objectifs du Pacte vert européen, de la stratégie De la ferme à la table de l’UE et de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030.
L’agriculture bio respecte les écosystèmes naturels et protège les sols ainsi que la santé des plantes, des animaux et des humains.
Bien que les exploitations agricoles bio d’Europe aient des rendements inférieurs en moyenne à ceux de l’agriculture classique, elles génèrent un revenu par ouvrier équivalent, voire supérieur, en raison des prix plus élevés qu’elles pratiquent, des aides de l’UE et du coût inférieur de certains intrants.
Les règles mises en place contribuent à favoriser le changement, notamment en renforçant la confiance des consommateurs. En Europe, les principes de l’agriculture bio sont définis dans la législation et sont soutenus par des contrôles auxquels sont soumis les agriculteurs, les entreprises de transformation et les négociants, ainsi que par un système d’étiquetage appliqué à l’échelle de l’UE.
La recherche a également un rôle clé à jouer car l’agriculture bio est davantage axée sur les connaissances que sur les intrants.
L’UE a alloué 9 milliards d’EUR à la recherche et à l’innovation dans les domaines de l’alimentation, de la bioéconomie, des ressources naturelles, de l’agriculture et de l’environnement pour la période comprise entre 2021 et 2027.
Ces travaux contribuent au développement et au partage des meilleures pratiques écologiques en faveur de l’agriculture afin d’encourager des changements radicaux dans le secteur agroalimentaire européen.
Horizon Magazine s’est entretenu avec Jan Plagge, président du groupe de coordination européen en faveur de l’alimentation et de l’agriculture biologiques (IFOAM Organics Europe) à propos de la contribution de l’UE dans ce domaine. M. Plagge, qui est également président de Bioland, l’association allemande d’aliments bio, œuvre en faveur du développement du secteur en Europe depuis 30 ans.
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Plus d’infos
- Plan d'action pour le développement de la production biologique dans l'UE
- L’agriculture biologique en bref
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Cet article a été publié initialement dans Horizon, le magazine de l’UE dédié à la recherche et à l’innovation.