Énergie : l’Inde va rejoindre l’AIE

L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), réunie à l’occasion de son 50ᵉ anniversaire au siège de l’OCDE à Paris, du 13 au 15 février 2024, a délivré sa ligne directrice pour les prochaines années à venir et envisage d’intégrer un 32e membre : l’Inde.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 15 février 2024 à 15h18
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Énergie : l’Inde va rejoindre l’AIE - © Economie Matin
33%L'Inde a réussit à réduire de 33% ses émissions de gaz à effet de serre en l'espace de 14 ans.

L'AIE s'apprête à accueillir l'Inde parmi ses membres

L'adhésion prochaine de l'Inde à l'AIE, jusqu'alors membre associé, est le résultat d'une vision partagée entre les acteurs mondiaux de l'énergie, qui reconnaissent l'importance stratégique que représente l'Inde dans le paysage énergétique global. Le Premier ministre, Narendra Modi, a souligné cette dynamique en affirmant que « la croissance durable de l'Inde repose sur la sécurité énergétique et la durabilité », mettant en exergue l'alignement des objectifs de développement de l'Inde avec les missions de l'AIE. « Les gouvernements ont décidé de franchir un pas très important, qui changera à mon avis la gouvernance internationale de l'énergie pour de bon et à jamais: le gouvernement indien a demandé à être membre à part entière de l'AIE (...) nous avons décidé de répondre positivement, et nous commençons le chemin des discussions pour que l'Inde devienne membre », s'est réjoui le directeur général de l'AIE, Fatih Birol.

Avec une population dépassant le milliard d'habitants et une économie en plein essor, l'Inde se trouve en effet au cœur des discussions sur la sécurité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cet immense pays d'Asie représente le troisième plus gros émetteur au monde (+6% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, derrière la Chine et les USA), mais figure parmi les « meilleurs élèves », puisqu'il a réussi à réduire de près d'un tiers ses émissions en l'espace de 14 ans. Son adhésion à l'AIE permettra non seulement de renforcer sa propre sécurité énergétique, mais aussi de contribuer significativement à la stratégie globale de transition énergétique. L'Inde apporte à la table des discussions son expertise et son expérience en matière de développement des énergies renouvelables, notamment sur le solaire et l'éolien, où elle a réalisé des avancées notables ces dernières années.

L'AIE souhaite étendre son champ d'action

Le cinquantième anniversaire de l'AIE, créé en 1974, par l'OCDE, suite au premier choc pétrolier (1973), a été l'occasion pour cette dernière de réaffirmer son engagement envers l'élargissement de son champ d'action, au-delà des enjeux traditionnels liés au pétrole. L'agence internationale a ainsi réaffirmé son vœu d'embrasser pleinement les défis de la transition énergétique et la sécurité des minerais critiques. Fatih Birol, le directeur général de l'AIE, a souligné l'ampleur de cet engagement en déclarant que « pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, les investissements dans les énergies propres doivent atteindre 4.500 milliards de dollars annuellement d'ici 2030 ».

En parallèle, l'AIE a annoncé l'ouverture prochaine d'un bureau à Singapour qui devrait lui permettre de se rapprocher des dynamiques énergétiques asiatiques, une région qui jouera un rôle déterminant dans l'avenir énergétique mondial, notamment du fait de ses stocks en minerais critiques. Ce bureau aura ainsi pour objectif de faciliter la collaboration et le partage d'expertise entre l'agence internationale et les pays asiatiques, afin d'accélérer les efforts de la communauté internationale vers les énergies plus propres. « Cette nouvelle étape montre notre volonté de travailler plus étroitement avec le monde émergent », a précisé M. Birol, reconnaissant l'importance stratégique de l'Asie dans le paysage énergétique global.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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