Gaz : la hausse des taxes, compensée par la baisse des prix de gros ?

L’annonce d’une augmentation du prix du gaz prévue pour juillet 2024, et qui s’ajoute à celle de février 2024 pour l’électricité, a suscité de vives réactions de la part des Français. Face à cette perspective, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est voulu rassurant dans une interview accordée à Nice-Matin vendredi 9 février 2024, allant jusqu’à promettre une stabilité des factures pour les Français.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 12 février 2024 à 14h53
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Gaz : la hausse des taxes, compensée par la baisse des prix de gros ? - © Economie Matin
5,5 à 10,4%La hausse du prix du gaz augmentera de 5,5% à 10,4% en juillet 2024.

Tarifs du gaz : une hausse inévitable en juillet 2024

L'annonce de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'une hausse moyenne des tarifs de distribution de gaz naturel de GRDF de 27,5% pour la période 2024-2027 à de quoi inquiéter de nombreux Français qui se chauffent au gaz. La première hausse arrivera dès le mois de juillet 2024, et les Français verront leur facture augmenter de +5,5% et jusqu'à +10,4% pour les ménages qui utilisent le gaz pour l'eau chaude sanitaire et la cuisson. La CRE ainsi que le ministre de l'Économie justifient cette hausse par la nécessité de couvrir les augmentations des coûts de distribution du gaz naturel et d'investir dans le secteur énergétique pour garantir l'indépendance et la transition écologique de la France.

Pour le ministre de l'Économie, concernant l'électricité : « nous avons évité que la facture des Français ne flambe pendant la crise, elle aurait dû doubler et passer en moyenne de 1.000 à 2.000 euros par foyer », précisant par la suite que « le prix que nous payons, c'est celui de l'indépendance et de la décarbonation », faisant écho au retour à l'énergie d'origine nucléaire. « Nous sommes sortis en juin du bouclier tarifaire et les factures n'ont pas flambé. Elles resteront stables », a ainsi assuré le locataire de Beauvau lors de son entretien accordé à Nice-matin, vendredi 9 février 2024. La situation pour le gaz pourrait présenter quelques nuances selon les scénarios envisagés. Tout d'abord, il est nécessaire de faire la distinction entre les clients bénéficiant d'une offre à tarif fixe de ceux qui bénéficient d'une offre à tarif variable, et donc soumise au prix du marché de gros du gaz. Concrètement, les Français doivent s'attendre à voir facture augmenter de +8 euros TTC en moyenne par mois et jusqu'à +10 euros TTC pour ceux qui se chauffent et cuisinent au gaz. 

Bruno Le Maire mise sur les prix du marché

« Si le prix du gaz reste là où il est aujourd'hui par rapport à décembre dernier, (la facture) sera stable », avait assuré Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, auprès de nos confrères de RMC. Si cette tendance à la baisse se confirme, les Français pourraient effectivement voir l'augmentation annoncée de leur facture de gaz neutralisée, voire annulée, par les mécanismes du marché, si le marché.

Néanmoins, l'efficacité de cette approche dépendra de la stabilité des prix sur le marché de gros du gaz dans les mois à venir. Or, celui-ci, qui n'est plus réglementé depuis juin 2023, et au vu du contexte économique et géopolitique (guerre en Ukraine, conflit entre le Hamas et Israël, attaques des houthis en mer Rouge), reste extrêmement volatil. Par conséquent, la stabilité des factures n'est, contrairement à ce qu'indique le ministre de l'Économie, aucunement garantie. Le locataire de Beauvau semble ainsi bien optimiste, il n'a par ailleurs donné aucune mesure ni mécanisme de protection dans le cas où les prix du gaz sur le marché flamberaient à nouveaux.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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