La France pourrait bien échapper au spectre d'une forte augmentation du chômage, une crainte partagée par de nombreux économistes pendant la crise sanitaire. Le nombre de demandeurs d'emploi de la catégorie A est en effet en forte baisse en mai.
Difficile de faire la fine bouche devant les statistiques publiées par la Dares, la direction des statistiques du ministère du Travail. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits dans la catégorie A a en effet fortement reculé au mois de mai : -3,5%, soit 134.100 personnes en moins. Cela représente la quatrième plus forte baisse depuis la création de cette série statistique, en 1996 ! Il faut cependant la nuancer quelque peu, puisqu'en avril leur nombre avait augmenté de 1,7% à cause du reconfinement. La levée progressive des mesures de restriction a permis aux entreprises de relancer leurs embauches, provoquant ainsi une augmentation soudaine de la baisse du nombre des inscrits.
Le chômage recule de 0,6% avec toutes les catégories
Ces chiffres doivent également être mis en perspective avec le nombre de demandeurs d'emploi inscrits dans les catégories B et C (activité réduite). En mai, ces deux catégories ont enregistré une progression des inscriptions de 4,4%, soit 95.000 personne en plus. Il y a eu un mouvement de bascule entre la catégorie A et les deux autres, en raison des emplois à durée limitée proposés par les entreprises. Quand on prend en compte toutes les catégories, le chômage baisse au mois de mai, mais de 0,6% seulement.
La France va-t-elle échapper au pire ?
En tout, la Dares a comptabilisé 5,973 millions de demandeurs d'emploi. Un chiffre élevé, mais ce n'est pas la catastrophe sociale tant redoutée, et plusieurs économistes commencent à penser que la France est en passe d'échapper à la tornade de défaillances d'entreprises et de chômage qui aurait pu se passer après la fin des aides publiques. Autre signal encourageant : l'Urssaf a calculé que le nombre de déclarations d'embauches de plus d'un mois avait augmenté de quasiment 37% au mois de mai.