La crise du prêt-à-porter fait de IKKS sa dernière victime

IKKS, fleuron du prêt-à-porter français, semble être la dernière victime de la crise généralisée du secteur du prêt-à-porter en France. Confrontée à des défis majeurs, la marque envisage des mesures drastiques pour préserver son avenir. Au programme, comme toujours : des suppressions d’emplois et des fermetures de magasins.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 6 février 2024 à 11h13
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69%69% des français aimeraient pouvoir acheter des vêtements et accessoires en réalité virtuelle.

Prêt-à-porter : IKKS en pleine crise

Fondée en 1987, IKKS s'est imposée comme une marque de prêt-à-porter de référence, proposant des collections pour femmes, hommes et enfants. En 2015, la marque est cédée au fonds White Knight de la société de capital-investissement LBO France. Avec environ 700 points de vente dans le monde, elle symbolise le savoir-faire français dans l'industrie de la mode.

Pourtant, aujourd'hui, IKKS fait face à une « réalité économique complexe », selon les termes de l’entreprise. Crise sanitaire mondiale, répercussions de la guerre en Ukraine, inflation persistante… comme d’autres marques avant elle, IKKS souffre de la conjoncture économique très défavorable à la consommation de produits non nécessaires comme le sont les vêtements neufs.

Un Plan de Sauvegarde de l’Emploi présenté par IKKS

Le Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE), présenté le lundi 5 février 2024, « vise à rationaliser le réseau de distribution et à optimiser les performances de l’entreprise dans un contexte économique instable ». Cette décision difficile est justifiée par la nécessité de s'adapter à un environnement marqué par des facteurs externes défavorables.

IKKS envisage donc la fermeture de 77 magasins et corners en France (sur les 604 présents dans l’Hexagone), ce qui pourrait toucher potentiellement 202 collaborateurs sur les 1.328 qu’elle compte en France (1.700 environ au niveau mondial). La direction s'engage toutefois à maximiser les reclassements.

IKKS dernière victime d’une crise généralisée du secteur

La situation d'IKKS n'est pas isolée. Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué par une crise profonde, exacerbée par la pandémie, l'inflation, et la concurrence accrue de la "fast fashion" et du marché de seconde main. Des marques emblématiques ont déjà subi les conséquences de ces bouleversements, dont Camaïeu, Naf Naf ou, plus récemment, Burton of London.

La situation semble complexe à résoudre à court terme : les Français n’ont plus suffisamment d’argent pour acheter du neuf et se rendent de plus en plus compte que la seconde main est moins chère tout en étant de bonne qualité… car on y trouve les mêmes marques qu’en magasin. Quant à ceux qui préfèrent le neuf, ils se tournent de plus en plus vers les géants chinois comme Shein qui propose des produits de qualité largement inférieure mais… beaucoup moins chers !

Chez IKKS, le gouvernement avait fait la promo de la déconsommation

Petit point de triste ironie au sujet de l'annonce concernant la suppression d'emplois et la fermeture de magasins de l'enseigne IKKS. Le gouvernement avait justement tourné dans un de ces magasins, selon nos informations, la désormais célèbre publicité sur le "dévendeur" qui avait fait scandale fin 2023.

Une publicité encore disponible sur la chaîne YouTube officielle de l'Ademe et avait été diffusée à la télévision. Un message qui s'est finalement avéré être... prophétique ?

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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