La jeunesse française traverse une crise silencieuse depuis le covid19. Santé publique France, dans son dernier baromètre, tire la sonnette d’alarme concernant la santé mentale des jeunes adultes qui se détériore à un rythme alarmant : en l’espace de 10 ans, la prévalence aux pensée suicidaire aurait doublé chez les 18-24 ans.
Santé mentale : les jeunes de plus en plus en souffrance
La santé mentale des jeunes adultes ne cesse de se détériorer
Depuis l'arrivée du Covid-19, le paysage mental de nos jeunes s'est considérablement assombri. Il faut dire qu'entre la pandémie, les confinements, la guerre en Ukraine, au Moyen-Orient, les discours qui prédisent la destruction de la Terre par l'homme, le contexte économique, le contexte politique, une partie des jeunes adultes s'interroge et ne trouve pas de lumière au bout du tunnel.
La crise sanitaire a agi comme un catalyseur, qui a mis en lumière et qui a aggravé les fragilités existantes au sein de cette tranche d'âge. Les conséquences de cette période troublée se manifestent aujourd'hui dans la santé mentale de nombreux jeunes adultes, et Santé Publique France tire à nouveau la sonnette d'alarme sur l'urgence d'intervenir. En 2021, 7,2% des 18-24 ans confiaient avoir envisagé de mettre fin à ses jours par le suicide, un taux qui avait déjà littéralement explosé par rapport à 2014 ou ils étaient 3,3%. Chez les jeunes femmes, le constat est encore plus préoccupant : près d'une jeune femme sur 10 a admis avoir envisagé cette issue tragique. Le baromètre de Santé publique France indique également que le nombre de tentatives de suicide a suivi cette tendance inquiétante, avec une augmentation significative des cas rapportés au cours de la vie des jeunes adultes : de 6,1 % en 2017 à 9,2 % en 2021.
Un appel à une action urgente et ciblée
« La France présente au sein des pays européens un des taux de suicide les plus élevés » rappelle Santé publique France. En 2017, 8.666 personnes ont mis à fin à leurs jours, en 2022, elles étaient 9.200. Les jeunes femmes se trouvent particulièrement exposées à cette crise, et d'autres groupes vulnérables émergent également : personnes seules, en situation de précarité ou assumant seules des responsabilités familiales. Parler un maximum autour de soi des dispositifs déjà existants tels que programme VigilanS, mentionné dans les recommandations de Santé publique France, ainsi que le numéro national de prévention du suicide (3114).
Mais comme le souligne Santé publique France, ces dispositifs sont loin d'être suffisant, il est nécessaire d'apporter des solutions et un accompagnement ciblé en « renforçant les politiques de prévention et (en ayant) une meilleure compréhension des mécanismes qui affectent la santé mentale des plus jeunes depuis la pandémie de Covid-19 ». L'urgence de la situation appelle à une mobilisation sans précédent de tous les acteurs concernés : gouvernement, institutions éducatives, professionnels de la santé, familles et jeunes eux-mêmes. La prévention du suicide chez les jeunes nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes et immédiates.