L’Europe, nouvelle place forte de la médecine esthétique

La médecine esthétique mondiale connaît un ralentissement de sa croissance, mais l’Europe émerge comme un acteur majeur, privilégiant des interventions non invasives et révolutionnant les pratiques traditionnelles.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 5 février 2024 à 14h30
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Young happy beautiful woman, female patient with human hands holding ruler isolated on blue studio background. Lifting concept. Correction of asymmetry. - © Economie Matin
2,9%Le chiffre d’affaires du secteur de la chirurgie esthétique a augmenté de 2,9% en 2023.

La médecine esthétique traverse une période de transformation profonde. En 2023, le secteur a connu un ralentissement global, avec une progression du chiffre d’affaires limitée à 2,9%, loin derrière la croissance annuelle de 7% enregistrée depuis 2019. Cette décélération est attribuée à une diminution du pouvoir d'achat et à un contexte géopolitique tendu, selon l'IMCAS, le congrès mondial des dermatologues et des chirurgiens esthétiques.

La médecine esthétique accuse le coup

Malgré tout, une reprise est anticipée, portée par la résilience et l'innovation du secteur, en particulier en Europe où les consommateurs montrent un intérêt croissant pour les soins esthétiques.

L'Europe se distingue par son adoption spécifique de la médecine esthétique, prenant la troisième place mondiale dans la consommation de ces services. Contrairement aux Américains et aux Asiatiques, les Européens privilégient les interventions non invasives, comme les injectables, qui connaissent une popularité grandissante, notamment chez les jeunes de moins de 28 ans.

Ces derniers recourent à des injections de botox et d'acide hyaluronique dans une logique de prévention du vieillissement cutané. Cette tendance vers le non-invasif suggère une redéfinition future du marché, avec un déplacement progressif vers les soins de médecine esthétique au détriment de la chirurgie plastique traditionnelle.

Des défis réglementaires et sanitaires à relever

L'engouement pour les interventions non invasives a cependant engendré l'émergence d'un marché noir préoccupant, alimenté par une vente libre de produits esthétiques en pharmacies et sur internet. Cette situation a conduit à des pratiques d'injection illégales, exposant les patients à des risques de complications graves.

Face à cette problématique, 200 chirurgiens ont plaidé pour une régulation accrue du secteur en France, appelant à un contrôle strict des produits esthétiques et à la mise en place de formations spécialisées pour les professionnels de santé. Le gouvernement a répondu par des mesures législatives, notamment en interdisant la promotion de la chirurgie et de la médecine esthétique par les influenceurs, marquant une progression vers une pratique plus sûre et réglementée de ces interventions.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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