Patatra : La Commission Européenne célèbre à sa manière le deuxième anniversaire de l'élection de François Hollande à la présidence de la République en affirmant qu'une fois de plus le gouvernement français a fait de fausses promesses. Il faut dire qu'en deux ans, en dehors du mariage pour tous, pas une promesse du candidat Hollande n'a été tenue, en particulier en matièére économique.
Pour Bruxelles, l'objectif de faire passer le déficit public français sous la barre des 3 % en 2015, raison d'être du fameux plan d'économies présenté par Manuel Valls la semaine dernière, ne sera pas tenu. La Commission Européenne prévoit de son côté 3,4 % de déficit. Pour 2014, la Commission est moins sévère, voyant dans sa boule de cristal 3,9 % quand dans celle de Bercy l'objectif est de 3,8 %. Il n'empêche ! La quête du Graal, à savoir, repasser sous la barre des 3 %, repoussée de 2013 à 2014, puis de 2014 à 2015, s'éloigne donc encore.
Une explication pragmatique à cette différence de vues entre Bercy et Bruxelles : la croissance. Quand les économistes français - ou les politiques à qui ils obéissent - voient une croissance de 1,7 % en 2015, Les économistes de Bruxelles, que l'on espère plus objectifs et plus indépendants, ne prévoient que 1,2 %. Cette différence de 0,5 % explique en grande partie le dérapage des déficits publics selon Bruxelles.
Il faut noter toutefois que ces prévisions de Bruxelles restent provisoires, et pourront être réévaluées sur la base des éléments que Paris ne manquera pas de fournir pour convaincre la Commission du bien fondé de son plan d'économies de 50 milliards. Michel Sapin, ministre des Finances, est justement à Bruxelles aujourd'hui pour défendre les prévisions de son ministère et tenter de convaincre la Commission que la France respectera ses engagements.