Ce qu’a annoncé Attal lors de son discours de politique générale

Relance de l'agriculture et redynamisation économique

Dans son discours de politique générale, Gabriel Attal a clairement indiqué que l'agriculture est plus qu'une industrie, c'est « l'un des fondements de notre identité, de nos traditions ». Insistant sur une « exception agricole française », il a mis en avant la nécessité de réduire les contraintes bureaucratiques pour libérer les agriculteurs français. Par des mesures comme la suppression de dix normes et la promesse d'agir au niveau local pour simplifier la réglementation, Gabriel Attal souhaite redonner aux agriculteurs « plus de temps dans le champ, moins devant leur écran ». Parmi les mesures à venir, le locataire de Matignon a évoqué la simplification du dispositif fiscal pour les agriculteurs, la création d'un fonds d'urgence destiné aux viticulteurs, qui devrait être débloqué d'ici à la fin de la semaine. Il prévoit par ailleurs la mise en place d'un système de traçabilité et de contrôle visant à garantir une « concurrence équitable », faisant ainsi référence aux produits ukrainiens et au Mercosur, dont les négociations ont été suspendues à ce jour.

En parallèle, Gabriel Attal s'est engagé à « dé-smicardiser » la France, pour valoriser davantage le travail. Cette initiative vise à ce que « le travail paie mieux et toujours plus que l'inactivité ». En guise d'exemple, il a annoncé la baisse de 2 milliards d'impôts pour les classes moyennes. En complément, le Premier ministre a réaffirmé la poursuite de la réforme de l'assurance-chômage tout en insistant sur « le devoir de chercher un emploi ». Gabriel Attal a également confirmé le conditionnement du RSA à 15 heures d'activité pour l'insertion, dispositif qui tend à être généralisé d'ici à 2025.

Attal veut « réarmer » le système de santé et « déployer un choc des savoirs »

Dans le domaine de la santé, Gabriel Attal a annoncé plusieurs initiatives pour « réarmer » le système de santé français. Il a évoqué la régularisation des médecins étrangers et la nomination d'un émissaire pour attirer des médecins à l'étranger. Le Premier ministre a aussi mis l'accent sur la santé mentale, déclarée comme « grande cause de notre action gouvernementale ». Il a ainsi promis une augmentation des tarifs des consultations psychologiques remboursées et une prime de 800 euros pour les infirmières scolaires ainsi qu'une revalorisation de leur salaire de 200 euros.

Abordant l'éducation, le Premier ministre a insisté sur la nécessité de « déployer un choc des savoirs ». Les redoublements seront décidés par les équipes pédagogiques, les groupes de niveaux pour leur part seront mis « en place dans les collèges dès cette année ». Le locataire de Matignon a aussi réaffirmé des mesures pour améliorer le remplacement des enseignants. L'accent est également mis sur les travaux d'intérêt éducatif pour les jeunes délinquants, dans le cadre d'un effort plus large pour renforcer le respect de l'autorité et les valeurs républicaines dans les écoles.

Sécurité, logement et environnement

En matière de sécurité, Gabriel Attal a annoncé son intention de doubler la présence policière d'ici à 2030 et de déployer les Forces d'actions républicaines dès février 2024 à Maubeuge (Nord), Valence (Drôme) et à Besançon (Doubs). La lutte contre les stupéfiants et les trafiquants de drogue ont également été abordés, rappelant l'objectif du Président annoncé lors de sa conférence de janvier 2024 de mener « dix opérations place nette » par semaine et de « geler les avoirs des trafiquants de drogue identifiés ». En parallèle, le Premier ministre a annoncé son intention de recruter « plus de magistrats et de greffiers » pour améliorer les délais de traitement des dossiers judiciaires. Par ailleurs, Gabriel Attal a indiqué que « désormais, les Français ne seront plus convoqués sur des créneaux pouvant courir sur une demi-journée entière, mais sur un créneau horaire bien défini ».

S'agissant du logement, le Premier ministre a évoqué une simplification pour l'accès à MaPrimeRénov' et la création de 30.000 nouveaux logements « d'ici à trois ans » dans « 20 territoires engagés pour le logement ». Il a aussi souligné la nécessité d'une « débureaucratisation » pour encourager le développement du secteur qui s'engouffre dans une crise sans précédent.

Enfin, dans le domaine de l'écologie, Gabriel Attal a rejeté une approche punitive, privilégiant une écologie de croissance, « une écologie populaire ». Le Premier ministre s'est ainsi positionné à contre-courant d'une partie de l'échiquier politique qui prône la décroissance, synonyme, selon le locataire de Matignon, de « la fin de notre modèle social ». Pour conclure, Gabriel Attal a annoncé la création d'un service civique écologique pour 50.000 jeunes et a tenu à mettre l'accent sur le développement du nucléaire, soulignant que cette dernière est synonyme de souveraineté et qu'elle « est une fierté française ».