Nestlé condamné pour la qualité de ses eaux minérales

Nestlé Waters a reconnu avoir utilisé des traitements ultraviolets et de filtres au charbon actif pour produire certaines de ses eaux minérales, alors que ces traitements sont interdits. L’image de marque du leader mondial de l’eau en bouteille en prend un coup.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Aurélien Delacroix Modifié le 30 janvier 2024 à 9h08
Feeling,disgusted,and,irritated,,sticking,tongue,out,,disliking,something,nasty
feeling disgusted and irritated, sticking tongue out, disliking something nasty and yucky and holding a water bottle - © Economie Matin
23%La part des eaux de Nestlé Waters est passée de 27 à 23 % en France.

En 2021, le groupe Nestlé Waters, premier producteur mondial d'eau en bouteille, a admis avoir utilisé des procédés de traitement non autorisés — ultraviolets et filtres au charbon actif — sur des eaux minérales bien connues comme Perrier, Vittel, Hépar et Contrex.

Des traitements interdits pour l'eau minérale chez Nestlé

Ces techniques, bien qu'ayant pour but de garantir la sécurité alimentaire, ont enfreint les normes réglementaires françaises qui interdisent toute désinfection des eaux minérales naturelles. La législation exige que ces eaux soient naturellement pures, contrairement à l'eau du robinet, qui requiert une désinfection avant consommation.

Cette pratique non conforme a entraîné plusieurs conséquences pour Nestlé Waters. Premièrement, la nécessité d'abandonner ces traitements a conduit à la fermeture de certains puits dans les Vosges, affectant la production d'Hépar et de Contrex. De plus, Nestlé a dû investir 50 millions d'euros et consacrer dix-huit mois de travaux à la mise en conformité avec les réglementations, entraînant la réduction de la production de certaines de ses eaux et l'arrêt de la commercialisation de Vittel en Allemagne. Le groupe a également lancé une nouvelle gamme, Maison Perrier, pour compenser la diminution de la production de Perrier.

Entre réglementation et responsabilité

Muriel Lienau, dirigeante de Nestlé Waters Europe et de Nestlé France, a reconnu les erreurs de l'entreprise, tout en mettant en avant ses efforts pour rectifier la situation tout en préservant l'emploi et la qualité des produits. Cependant, cette admission a des implications profondes sur l'image de l'entreprise et ses parts de marché, déjà affectées par des scandales antérieurs comme celui des pizzas Buitoni contaminées. Nestlé Waters a vu sa part de marché en France baisser, passant de 27% à 23%, et celle de Perrier chuter de 45% à 40%.

Ce cas soulève des questions cruciales sur l'équilibre entre la sécurité alimentaire et le respect strict des normes réglementaires. Alors que Nestlé Waters s'efforce de s'y conformer et de regagner la confiance des consommateurs, cet aveu met en lumière la nécessité pour les entreprises de l'agroalimentaire de naviguer avec prudence dans un environnement réglementaire en constante évolution. La transparence et la conformité restent des piliers essentiels pour maintenir la confiance du public dans les marques et les produits qu'ils consomment.

Laissez un commentaire
Cropped Favicon Economi Matin.jpg

De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

Aucun commentaire à «Nestlé condamné pour la qualité de ses eaux minérales»

Laisser un commentaire

* Champs requis