Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a donné ses prévisions auprès de nos confrères de La Tribune du Dimanche, dimanche 28 janvier 2024. Déflation, taux d’intérêt, pouvoir d’achat, emploi, l’institution française semble plutôt optimiste pour l’année 2024.
Inflation, taux d’intérêt… La Banque de France reste optimiste pour 2024
Vers une désinflation et une baisse des taux progressive en 2024
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, dans les colonnes de La Tribune Dimanche, a partagé une vision optimiste de l'évolution de l'inflation en France, prévoyant une baisse significative dans les prochains mois : « l'inflation passerait sous les 3 % avant la fin de ce premier semestre ». Cette réduction graduelle de l'inflation, avec un objectif fixé à « 2 % d'ici à 2025 », est d'après le gouverneur de la Banque de France, le fruit d'une politique monétaire rigoureuse et adaptative menée par les banques centrales européennes. « À court terme, la désinflation : elle entraînera une hausse en moyenne du pouvoir d'achat, car les prix augmenteront dorénavant moins vite que les salaires ». Le moteur de croissance économique de la France devrait ainsi être davantage basé sur la consommation en 2024, plutôt que les exportations, comme ce fût le cas en 2023.
En parallèle, la Banque de France prévoit une révision de sa politique de taux d'intérêt qui a particulièrement affecté le secteur de l'immobilier. Le gouverneur François Villeroy de Galhau a néanmoins tenu à rester prudent et à souligner l'importance de trouver le juste équilibre dans cette démarche : « Nous devrons éviter deux risques : baisser trop tôt [...] mais aussi agir trop tard et freiner excessivement l’activité ». L'objectif étant de soutenir l'économie tout en veillant à ne pas compromettre son objectif d'inflation de 2% d'ici à 2025.
Quelles perspectives sur le moyen-long terme ?
La croissance de la France et de l'Europe subit un ralentissement économique depuis maintenant plus de deux ans. La Banque de France mise sur une croissance de l'ordre de 0,9% pour l'année 2024. Pour autant, « le ralentissement économique n’a pas dissuadé les entreprises d’embaucher » souligne le gouverneur. Néanmoins, « Les entreprises françaises et européennes ont davantage recours à la dette, alors que les entreprises américaines privilégient le financement par fonds propres. Or cela favorise l'innovation, en permettant une plus grande prise de risque ». En s'inspirant de la méthode américaine, François Villeroy de Galhau propose une solution : la création d'une « Union de financement et d’investissement (UFI) » en Europe. Ce projet aurait pour objectif de financer les transitions énergétique et numérique sans alourdir l'endettement des entreprises tout en redynamisant l'économie européenne. Il envisage, pour ce faire, d'utiliser l'excédent d'épargne européenne, estimé à 370 milliards d'euros, soit près de 3 % du PIB, pour mobiliser ces capitaux. « Il faut mobiliser ces capitaux, en faisant sauter les frontières nationales, en offrant les bons produits aux épargnants », ajoute-t-il.
Le gouverneur a également mis en avant la robustesse de l'économie française en matière d'emploi, malgré un ralentissement économique global. Il se montre optimiste quant à la création d'emplois, affirmant que « le taux de chômage est aujourd'hui le plus bas depuis plus de quarante ans ». L'objectif de la Banque de France, qui est le même que celui du gouvernement, est de maintenir cette tendance positive, avec un taux de chômage visé autour de 5 % et un taux d'emploi supérieur à 70 % d'ici à 2027.