Selon le Conseil d'analyse économique (CAE) qui a réalisé cette estimation, cet impôt « pourrait remettre en cause l'existence même des paradis fiscaux ».
34 milliards d’euros fuient vers les paradis fiscaux chaque année
Et si la France taxait ses multinationales ? Peut-être que la géographie fiscale mondiale se redessinerait. Selon les dernières estimations du Conseil d’analyse économique (CAE), fixer un taux minimum mondial d'imposition de 15% sur les bénéfices des multinationales rapporterait près de 6 milliards d'euros par an à la France. À titre de comparaison, l'Allemagne y gagnerait 8,3 milliards d'euros, et les États-Unis près de 15 milliards d'euros.
Aujourd'hui, 34 milliards d'euros de bénéfices par an échappent à la France pour fuir vers des paradis fiscaux, en priorité la Suisse, les Pays-Bas ou le Luxembourg. Pour les États-Unis, ce sont 95 milliards d'euros qui filent vers les îles des Caraïbes, l'Irlande, Singapour ou Hongkong.
Taxer pour restaurer la souveraineté fiscale des pays
« L'idée de la taxation minimale n'est pas une harmonisation internationale, il s'agit plutôt de colmater les fuites pour restaurer la souveraineté fiscale des pays », précise Mathieu Parenti, professeur à l'Université libre de Bruxelles. « On s'attend à ce que la concurrence fiscale prenne d'autres formes ». Car à long terme, les paradis fiscaux devraient s’ajuster à la réforme en remontant leurs taux d’imposition.
Lors de la prochaine réunion des ministres des Finance du G20 qui se tiendra les 29 et 30 juillet 2021, on espère qu’un accord soit trouvé pour taxer efficacement les grands groupes. Plusieurs paramètres méritent encore d’être négociés comme le périmètre des profils taxés ou le niveau du taux minimum.