Au troisième trimestre 2023, la dette publique française atteint 3 088,2 milliards d’euros, se stabilisant à 111,7 % du PIB, selon l’Institut national de la statistique (Insee). Cette annonce intervient dans un contexte économique complexe, marqué par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et de la crise en Ukraine. La France cherche à maîtriser ses déficits, pour atteindre les objectifs de réduction de la dette fixés dans la loi de Programmation des finances publiques jusqu’en 2027.
3 088,2 milliards d’euros : la dette publique française se stabilise
Hausse de la dette et composition
Les chiffre de l'Institut national de la statistique (Insee) sont tombés. Pendant le troisième trimestre de 2023, la dette publique française a augmenté de 41,3 milliards d'euros, atteignant ainsi 3 088,2 milliards d'euros, consolidant son niveau à 111,7 % du PIB. L'Insee a souligné que cette augmentation était principalement due à l'accroissement de la dette de l'État, enregistrant une hausse de 45,3 milliards d'euros. En revanche, les dettes des organismes d'administration centrale, des collectivités locales et des administrations de sécurité sociale ont connu des replis respectifs de 1,3 milliard, 1,1 milliard et 1,6 milliard d'euros.
La France avait franchi le seuil symbolique des 3 000 milliards d'euros au premier trimestre 2023, atteignant 112,5 % du PIB. Cet indicateur a depuis légèrement baissé, montrant que la dette augmente un peu moins vite que le PIB, mais la dette globale reste élevée, reflétant les défis économiques auxquels le pays est confronté.
Contraintes européennes et objectifs de maîtrise
Le contexte économique européen joue en effet un rôle significatif dans la gestion de la dette française. Le traité européen de Maastricht imposait aux États membres une limite de dette publique à 60 % du PIB, un seuil que la France a dépassé en 2002. Suite à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine, les règles limitant la dette et le déficit public ont été suspendues, mais elles doivent être réactivées en 2024.
Les ministres de l’Économie de l'Union européenne ont toutefois récemment convenu d'assouplir ces règles budgétaires, afin de trouver un équilibre entre le redressement des finances publiques et le maintient des investissements, notamment dans la transition verte. Pour la France, l'objectif à moyen terme, fixé dans la loi de Programmation des finances publiques, est de ramener la dette à 108,1 % du PIB d'ici 2027, avec un déficit public ciblé à 2,7 % du PIB, par rapport aux 4,9 % prévus pour 2023.
« Est-ce qu'on peut rester avec 5 % de déficit, 3 000 milliards de dette ? Non », a déclaré, combatif, le ministre délégué chargé des comptes publics, Thomas Cazenave. Ces propos soulignent la volonté du gouvernement de mieux maîtriser les finances publiques, illustrant la complexité de l'équilibre entre responsabilité budgétaire et préservation du bien-être économique des citoyens. L’exécutif entend ainsi s’engager dans une trajectoire visant à assurer la stabilité financière et à préparer l'avenir économique du pays.
Thomas Cazenave a également évoqué la volonté du gouvernement de supprimer progressivement le « bouclier tarifaire » utilisé pour atténuer l'impact des hausses de prix du gaz et de l'électricité sur les consommateurs.