Sans surprise, les salaires des cadres sont plus élevés dans les métropoles qu'en dehors de leurs aires d'attractivité. Mais la dernière étude de l'Insee pointe aussi que la rémunération des ouvriers ne suit pas vraiment cette tendance.
Selon l'Insee, le salaire net moyen dans les grandes villes ou leurs aires d'attraction s'établissait en 2018 à 2.380 euros (elles regroupent 93% de la population française). Les salaires en dehors de ces aires d'attraction sont en moyenne de 1.910 euros. L'explication de cette différence est sans surprise : ce sont dans ces grands pôles d'attractivité que résident les catégories socio-professionnelles les mieux rémunérées. Et parmi elles, les cadres : à Paris par exemple, les cadres occupent un tiers des emplois salariés. Et plus d'un emploi sur cinq dans les aires de 700.000 habitants ou plus.
Effet sectoriel
En revanche, dans les aires de 20.000 à 50.000 habitants, les cadres représentent moins d'un emploi salarié sur huit. « On voit qu'il y a un effet sectoriel: les cadres sont surtout dans les sièges sociaux, dans le secteur des services financiers qui sont surtout dans les grandes aires. Et ils sont mieux payés dans ces secteurs-là », explique l'Insee. Cet effet concurrentiel « plus fort » tire les salaires des cadres vers le haut. À Paris, le salaire net moyen est des 4.810 euros pour les cadres, contre 3.640 euros dans les aires de 50.000 à 200.000 habitants, ce qui représente un différentiel de 32%.
Les ouvriers moins bien lotis
Chez les ouvriers par contre, les rémunérations n'ont pas suivi cette tendance à la hausse, ou du moins pas dans la même mesure. Ainsi, la moyenne des salaires à Paris n'est que de 1.820 euros, contre 1.780 euros dans les autres grandes villes, et de 1.750 euros dans les villes de 50.000 à 200.000 habitants. Pour les professions intermédiaires, la rémunération est 13% plus élevée dans l'aire de Paris (2.560 euros) que dans les autres grandes villes (2.320 euros).