Les derniers chiffres de la BPCE, qui réunit la Caisse d’Épargne et la Banque Populaire, publiés ce jeudi 18 janvier 2024, sont alarmants. Le nombre d’emplois menacés par les défaillances d’entreprises a atteint un niveau inégalé au cours des sept dernières années. Le secteur du bâtiment et de l’immobilier sont en première ligne.
240.000 emplois bientôt supprimés en France ?
Défaillance d'entreprises : plus de 240 emplois menacés
Selon la Banque Populaire-Caisse d'Épargne (BPCE), environ 240.000 emplois sont menacés en France en raison des défaillances d'entreprises qui ont augmenté de 34,4 % en 2023. Près de 55.500 entreprises, principalement des PME et ETI (petites, moyennes et entreprises de taille intermédiaire), ont dû mettre la clé sous la porte suite à une cessation de paiement. Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation. En premier lieu : le rattrapage post-covid et la fin du quoi qu'il en coûte qui avait permis de maintenir la tête d'un certain nombre d'entreprises hors de l'eau. En second lieu : le ralentissement de l'activité économique. Celui-ci est essentiellement dû à l'inflation qui a entraîné une hausse des coûts de financement, de production (+ 25 % du prix de l'électricité sur deux ans), ainsi que des taux d'intérêt.
Les entreprises n'ont eu d'autre choix que de réduire leurs marges, ce qui n'est évidemment pas viable ad vitam aeternam, surtout si leur carnet de commandes ne suit pas. Les secteurs de l'immobilier et du bâtiment sont le plus touchés. Ces derniers affichent une hausse des défaillances d'entreprise de 40,7 %, et concernent 1/4 des entreprises de ses secteurs.
Des perspectives pessimistes pour 2024
La BPCE ne prévoit pas de « scénario catastrophe », mais elle s'attend à une augmentation des défaillances d'entreprises. Selon ses estimations, elles pourraient s'élever à 62.000 et mettre en péril 250.000 emplois pour l'année 2024. Heureusement, l'inflation semble décroître : la BCE table sur une inflation de 2,4 % pour l'année 2024. La tendance ne doit pas s'inverser. Seule la déflation pourrait sauver les entreprises les plus vulnérables et provoquer une relance de la consommation.
Les secteurs de l'immobilier et du bâtiment resteront en première ligne, le marché étant atone. D'autres secteurs tels que la restauration et les services pourraient également subir une érosion de leurs marges si la situation ne s'améliore pas. A contrario, si l'inflation persiste, voire remonte, les grands gagnants seront les secteurs du commerce de détail et de l'agroalimentaire.