Le paiement par Apple Pay séduit de plus en plus de personnes. Même si sa pénétration du marché des paiements est encore timide en Europe, les tendances observées outre-Atlantique font penser que sa popularité ne va que grandir.
Apple Pay de plus en plus présent
Selon une étude Kantar pour Paylib réalisée en avril 2021, seuls 12% des adultes en France ont adopté le paiement par Apple Pay . Son principal concurrent, Google Pay, recueille à peine plus d’adhésion (14%). Si les Français sont plutôt conservateurs en matière de paiement dématérialisé, nos voisins européens ont été plus nombreux à l’adopter. Selon le dernier Global Payments Report de FIS/Worldpay, le paiement par wallet représenterait en Europe entre 5 et 10% des règlements en magasin selon les pays, et 20 à 30% des règlements d’achats en ligne. Selon l’estimation du cabinet Loup Ventures, 507 millions de personnes dans le monde utilisent aujourd’hui Apple Pay (soit 1 utilisateur d’iPhone sur 2). À titre de comparaison, en 2016 ils n’étaient que 67 millions à utiliser Apple pay. Et la tendance devrait s’accentuer : selon les analystes du cabinet Bernstein, d’ici 2025, tous pays du monde confondus, Apple Pay devrait servir d’intermédiaire à 1 paiement par carte bancaire sur 10.
Les États-Unis, terre natale d’Apple Pay, ont quant à eux un pas d’avance sur le reste du monde. Selon l’estimation d’eMarketer, Apple Pay était utilisé par 72 millions d’Américains en 2019, puis par 92,3 millions en 2020, soit une hausse de 29% sur un an. Et d’ici fin 2021, le nombre d’utilisateurs d’Apple Pay aux États-Unis devrait atteindre 100 millions, soit quasiment la moitié des adultes que compte le pays.
Imposer Apple Pay coûte que coûte, une priorité pour Apple
En France, sur les 2 millions de terminaux de paiement, 1,5 million sont compatibles avec le paiement sans contact, fait savoir le Groupement Cartes Bancaires. Et qui dit terminaux gérant le paiement sans contact dit terminaux compatibles avec Apple Pay. En sachant qu’environ 10 millions de Français ont un iPhone , c’est autant d’utilisateurs potentiels d’Apple Pay.
Qu’on n’en doute pas : pour Apple, Apple Pay est une affaire de gros sous. Selon l’estimation du cabinet Evercore ISI, en 2024 les frais facturés aux commerçants rapporteront 6,5 milliards de dollars à Apple.
Cela étant, il n’est pas étonnant qu’Apple ait des velléités d’imposer son système de paiement comme le système de paiement numéro un. Dans son guide à destination des développeurs, Apple écrit d’ailleurs noir sur blanc : « Si Apple Pay est activé, partez du principe que la personne souhaite l’utiliser. Présentez le bouton Apple Pay en tant que première option de paiement, faites en sorte qu’il soit plus grand par rapport aux autres options, ou bien mettez une ligne pour le séparer visuellement des autres choix possibles ». Autant dire que si tous les développeurs suivent ces consignes, Apple Pay peut bien se mettre assez rapidement en position de monopole ou presque. Une situation qui ne devrait d’ailleurs pas manquer d’intéresser les autorités anti-trust européennes…