WhatsApp, la messagerie appartenant à Facebook et qui compte 2 milliards d'utilisateurs dans le monde, est la cible d'une plainte de plusieurs associations de consommateurs européennes. En cause : la nouvelle politique de confidentialité de l'application.
En début d'année, WhatsApp alertait ses utilisateurs d'un changement dans ses conditions d'utilisation. Parmi les nouveautés de la politique de confidentialité, faciliter les discussions entre les utilisateurs et les entreprises. Et pour ce faire, WhatsApp veut être en mesure de partager des données confidentielles avec Facebook. Devant le tollé provoqué par ces nouvelles règles, l'application en a repoussé la mise en œuvre au 15 mai, et a même annoncé que les utilisateurs pourront rester sous le régime de l'ancienne politique sans subir de désagréments. Mais ces assurances n'ont pas été suffisantes pour le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), un regroupement de 46 associations de consommateurs en Europe, dont l'UFC-Que Choisir.
Crainte sur les données confidentielles
Le Beuc a porté plainte auprès de la Commission européenne pour dénoncer des règles « ni transparentes, ni compréhensibles ». WhatsApp, qui est accusé de « multiples violations des droits des consommateurs européens », bombarde les utilisateurs de « messages agressifs et répétés pour les forcer à accepter ses nouvelles conditions d'utilisation et sa politique de confidentialité », déplore le Bureau. Pour les utilisateurs de l'application, il est impossible d'avoir une idée claire des conséquences des changements sur la protection de la vie privée, selon les associations.
Vers une enquête formelle ?
Elles s'inquiètent tout particulièrement du transfert des données personnelles vers Facebook et d'autres parties : « WhatsApp a été délibérément vague à ce sujet et les consommateurs seraient exposés à un traitement de leurs données de grande envergure sans consentement valable ». La Commission européenne va désormais se pencher sur ce dossier qui pourrait déboucher sur une enquête formelle. Les services de Bruxelles ont dans leur collimateur les grandes entreprises d'Internet et du numérique, dont Facebook.