En 2020 et 2021, le gouvernement français aura ouvert les vannes des dépenses publiques : aides aux entreprises, chômage partiel, investissements dans la santé pour la vaccination massive… de quoi faire exploser le budget. La dette publique a atteint 115,7% du PIB en 2020, et devrait continuer d’augmenter. Mais l’austérité va rapidement prendre le relais.
2,8% de déficit public en 2027 pour l’Hexagone
Dans les prévisions transmises jeudi 8 avril 2021 par le ministère des Finances au Haut conseil des finances publiques (HCFP), le gouvernement annonce la couleur : à l’horizon de 2027, le déficit public devra repasser sous la barre des 3%, la barre arbitraire fixée par l’Union européenne dans le cadre du Pacte de Stabilité. Mais, pour ce faire, il va falloir réduire fortement les dépenses : en 2020, le déficit public a été de 9,2%, à 211,5 milliards d’euros.
Le calendrier annoncé par le gouvernement est d’ailleurs plutôt précis : alors que la dette devrait grimper à 118,3% à l’horizon de 2025, la crise économique et sanitaire se prolongeant en 2021 et ayant des répercussions durant plusieurs années, dès 2026 ça ira mieux avec un déficit de 118,2%. Puis, en 2027, il devrait chuter ultérieurement à 117,7%. « Nous nous donnons cinq ans pour rétablir les finances publiques françaises », a déclaré le ministère de l’Économie.
L’austérité : le mot d’ordre du prochain quinquennat
Comme baisser la dépense publique et réduire le déficit ? Simple : en réduisant les dépenses… puisque le gouvernement se refuse à augmenter les impôts, à contre courant du reste du monde. Ainsi, le prochain quinquennat devrait être marqué par une austérité majeure : la hausse des dépenses devrait être limitée à +0,7%, conte +1% entre 2017 et 2019 par exemple.
Bercy joue d’ailleurs sur les mots : le gouvernement se refuse à parler de baisse « brutale » des dépenses, mais annonce des « efforts importants ».
Naturellement, la réforme de l’Assurance chômage, validée et qui entre en vigueur en 2021, ou encore la réforme des retraites, mise en pause mais toujours dans les cartons du gouvernement, devraient faire partie des outils mobilisés.