La réforme du calcul de l’indemnité de l’assurance-chômage, première étape de la vaste réforme de l’Assurance-chômage que le gouvernement a fait renaître de ses cendres et qui entrera en vigueur le 1er juillet 2021, va faire des perdants. C’est de plus en plus certain… Mais désormais, selon l’Unédic, on sait que les salariés placés en chômage partiel malgré eux, à cause de la Covid-19, verront également le montant de leur allocation chuter.
Chômage partiel, congé maternité… la réforme en tient compte, à la baisse
Sur demande du syndicat Force Ouvrière, l’Unédic a réalisé plusieurs simulations du nouveau calcul du montant de l’allocation-chômage, après l’entrée en vigueur de la réforme du calcul ; soit pour toute personne qui perdrait son emploi après le 1er juillet 2021, et ce alors qu’on s’attend à une vague de licenciements une fois que les aides de l’État débloquées pour faire face à la pandémie cesseront.
Les Échos, qui ont pu consulter cette étude, soulignent que l’Unédic a pris pour exemple deux cas pour identifier l’impact du chômage partiel mais également des congés maternité, sur le montant de l’allocation. Dans les deux cas, celle-ci est baissée.
En premier lieu, deux salariés qui auraient eu un CDD d’un mois, 11 mois sans travail puis un CDD de 12 mois ; la différence entre les deux est que l’un a été placé en chômage partiel pour 7 mois. Or, selon les calculs de l’Unédic, non seulement les deux sont perdants par rapport au niveau de l’allocation pré-réforme, puisque celle-ci baisse de 935 euros à 650 euros pour le salarié qui n’a pas été placé en chômage partiel, mais le salarié placé en chômage partiel va perdre encore plus, son allocation n’étant plus que de 440 euros, soit moins de la moitié que le niveau pré-réforme.
Pire encore : toujours selon l’Unédic et Les Échos, les congés maladie et les congés maternité influencent également négativement l’allocation, une mauvaise nouvelle pour les néo-mères de famille.
Un impact social du fait de la crise ?
Les syndicats, qui préparent leurs armes pour faire invalider la réforme de l’assurance-chômage auprès du Conseil d’État, ne manqueront pas de souligner ce problème, que Les Échos rappellent exister déjà avant la réforme et que le gouvernement n’a pas changé.
Mais il y a une véritable inquiétude concernant l’impact social de la réforme, et de ces cas particuliers, dans une période aussi complexe que celle qui s’annonce, soit une crise économique majeure et une vague de défaillances d’entreprises qui est attendue dans les mois et années à venir.
Pour rappel, le taux de chômage en France est attendu en forte hausse par l’Unédic : 10,1% à l’horizon de fin 2021, avec la destruction de 230.000 emplois en France.