BNP Paribas : 8 à 9 milliards de dollars d’amende pour violation d’embargo

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 24 juin 2014 à 8h07

C'est finalement une somme oscillant entre 8 et 9 milliards de dollars, soit 5,8 à 6,6 milliards d'euros, que BNP Paribas devrait devoir débourser pour avoir violé l'embargo décrété par les Etats-Unis avec plusieurs pays pendant près de dix ans. Une somme à comparer aux 100 milliards de dollars de transactions qui n'auraient pas du exister si la banque française n'avait pas été complaisante, voire complice.

La Justice américaine est en effet désormais convaincu que la BNP Paribas, au plus haut niveau de la banque, savait que certaines des transactions qu'elle opérait, notamment sur le continent africain, étaient "border line". Ainsi, au Soudan malgré la guerre civile et le génocide au Darfour, BNP Paribas, abritée derrière les codes de compensation de banques régionales, aurait servi de "passeur de fonds" pour des gens pas forcément très recommandables. Les Etats-Unis outrepassent-ils leurs droits ? Pas tant que ça si l'on intègre que le principal reproche fait à la banque française est d'avoir opéré des transactions en dollars avec et dans des pays frappés d'embargo. Si ces transactions s'étaient effectuées dans une autre monnaie, comme l'euro par exemple, la BNP Paribas serait innataquable à défaut d'être irreprochable.

La sanction que BNP Paribas s'apprêterait à accepter, d'après la presse américaine, consisterait en une amende d'un montant inédit, mais aussi en une interdiction de transaction en dollars pendant plusieurs mois. C'est ce point, sur lequel la banque a tenté de négocier jusqu'au bout, qui pourrait lui être le plus préjudiciable, l'empêchant basiquement de travailler pour nombre de ses clients, qui ne pourraient plus recevoir ou envoyer de réglements libellés en dollars ! Par ailleurs, la Justice américaine exige de la banque qu'elle licencie ou se sépare d'un certain nombre de collaborateurs soupconnés d'avoir participé à ces transactions, tout en sachant qu'elles étaient interdites.

Gil C / Shutterstock.com

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).