Les derniers mois ont vu un recul important dans la création d’entreprises en France, avec une baisse marquée des immatriculations de micro-entrepreneurs. Cette tendance toujours visible en octobre est influencée par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.
La création d’entreprises à la peine en octobre
Selon les données de l'Insee, la France a enregistré une contraction de 1,4% dans les créations d'entreprises en octobre, ce qui confirme la tendance baissière amorcée en septembre (un recul de 1,7%). Cette diminution est principalement attribuée au repli des immatriculations de micro-entrepreneurs, qui ont connu une baisse de 4,3% en septembre et de 3,3% en octobre. Cette évolution s'inscrit dans un climat économique marqué par l'inflation et une remontée des taux d'intérêt, deux facteurs qui refroidissent la prise de risque des créateurs d'entreprise.
Contexte économique défavorable pour les micro-entrepreneurs
En dépit de ce ralentissement global, les créations d'entreprises classiques continuent de progresser, bien que de manière plus modérée avec une augmentation de 1,8% en octobre. Sur une période de douze mois, allant de novembre 2022 à octobre 2023, le nombre total d'entreprises créées a augmenté de 1,4% par rapport à l'année précédente.
Néanmoins, certaines activités spécifiques ont connu des évolutions plus contrastées. Les activités de soutien aux entreprises et les activités immobilières ont enregistré des baisses significatives, respectivement de 1,9% et de 9,8%. La construction a également vu un recul de 2,9%. Ces secteurs sont particulièrement affectés par la hausse des taux d'intérêt qui réduit l'accès au crédit pour les entreprises et les particuliers désirant investir. En revanche, le secteur des transports et de l'entreposage a connu une augmentation de 1,1%, et une légère reprise est observée dans l'enseignement, la santé et l'action sociale.
La création d'entreprises classiques se porte mieux
D'une part, les micro-entrepreneurs subissent un ralentissement lié à des conditions économiques difficiles. D'autre part, certaines branches d'activité montrent des signes de résilience, voire de croissance. L'Insee souligne l'importance d'interpréter ces données avec prudence, notamment en raison de l'implémentation récente du guichet électronique, un changement majeur qui pourrait temporairement affecter le suivi mensuel des créations d'entreprises.