L’Insee rapporte une réalité économique inquiétante pour les travailleurs du secteur privé en France. En 2022, malgré une hausse notable des salaires en euros courants de 4,2 %, l’inflation a entraîné un recul du pouvoir d’achat net moyen de 1%.
Plus fort recul du pouvoir d’achat en 25 ans
Cette baisse, « la plus forte » des 25 dernières années, souligne les difficultés persistantes auxquelles sont confrontés les salariés malgré les apparences de reprise économique. L'étude met en lumière des disparités significatives, notamment le maintien du pouvoir d'achat pour les salariés au Smic, et une disparité entre les genres persistante, les femmes gagnant en moyenne 14,1 % de moins que leurs homologues masculins.
Impact de l'inflation sur les salaires
Les données de l'Insee révèlent une réalité paradoxale pour les salariés du secteur privé en France. Les salaires en euros courants ont connu une augmentation notable de +4,2 % en 2022, mais qui ne compensent pas la hausse de l'inflation, qui atteint +5,2 %, et provoquent un recul du pouvoir d'achat net moyen, ajusté en euros constants. « En 2022, le salaire net moyen en euros constants des salariés du privé a ainsi diminué de 1 %, le plus fort recul observé sur les 25 dernières années, hormis les évolutions en trompe-l’œil pendant la crise sanitaire », indique l’Insee dans une étude publiée mercredi 8 novembre 2023.
Ce constat met en lumière la complexité des défis économiques auxquels sont confrontés les travailleurs, malgré les apparences de croissance salariale.
Maintien du pouvoir d'achat pour les salariés au Smic
L'étude souligne que, malgré ce recul généralisé du pouvoir d'achat, les salariés au Smic ont réussi à maintenir leur niveau de vie. « Seul le pouvoir d’achat des plus bas salaires s’est maintenu, du fait des revalorisations du Smic à hauteur de l’inflation », souligne l’Insee.
Concernant les données sur les niveaux de revenus, l’Insee montre que, l’année dernière, un salarié du secteur privé a gagné « en moyenne 2 630 euros nets par mois en équivalent temps plein (EQTP) ». Le salaire médian n’est en revanche que de 2 091 euros par mois en équivalent temps plein– ce qui signifie que la moitié des salariés du privé touchent moins que cette somme. L'écart considérable de 20,5 % entre le salaire médian et le salaire moyen souligne une concentration des salaires dans la partie inférieure de la distribution et, mécaniquement, quelques très hauts salaires faisant gonfler la moyenne – soit une répartition particulièrement inégalitaire des revenus disponibles.
Disparités de genre persistantes
L'étude met également en évidence les inégalités persistantes entre les genres sur le plan salarial. Les femmes, souvent surreprésentées dans les tranches inférieures de la distribution des salaires, gagnent en moyenne 14,1 % de moins que les hommes en équivalent temps plein. Bien que cet écart ait diminué de 0,7 point par rapport à 2021 et de 6,8 points depuis 2008, la disparité persiste. Ces données soulignent la nécessité continue d'actions visant à réduire les écarts salariaux entre les genres et à promouvoir l'équité au sein du marché du travail.
Ces données inquiétantes de l'Insee mettent en lumière une réalité économique complexe pour les travailleurs du secteur privé en France. Il est impératif que les décideurs politiques, les entreprises et les acteurs sociaux collaborent pour élaborer des politiques et des pratiques salariales équitables. Cela inclut non seulement l'alignement des salaires sur l'inflation, mais également des initiatives ciblées pour améliorer les conditions salariales dans les tranches inférieures et réduire les disparités entre les genres.