Les dernières données d’Eurostat placent une nouvelle fois la France comme étant la grande championne des impôts ! À quoi donc ont pu bien servir les dernières réformes fiscales ?
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Impôts : la France, toujours en tête des prélèvements obligatoires
Malgré les efforts et les réformes fiscales entreprises ces dernières années, la France conserve son titre peu enviable de championne des prélèvements obligatoires dans la zone euro. Selon les données d'Eurostat, relayées par nos confrères du Figaro, les prélèvements obligatoires français représentent presque la moitié de son produit intérieur brut (PIB), atteignant 48 %, un chiffre bien au-dessus de la moyenne de la zone euro (42 %).
Les efforts du gouvernement pour alléger la charge fiscale des entreprises et des particuliers sont certes perceptibles dans les chiffres, mais ils restent insuffisants comparés aux autres pays de la zone euro. Si l'impôt sur les sociétés (IS) en France est désormais aligné sur la moyenne européenne à 3,3 % du PIB et que les impôts sur les revenus des ménages (9,9 %) sont très proches de la moyenne européenne (9,7 %), la plupart des dernières réformes fiscales ont été compensées par des taxes sur la consommation, notamment la TVA et les taxes sur des produits spécifiques.
Le paradoxe fiscal français
La France navigue entre deux eaux : d'un côté, avec une volonté affirmée de réformer la fiscalité pour alléger le fardeau des contribuables et des entreprises, et de l'autre, une réalité économique qui impose de maintenir des niveaux de prélèvements élevés. Le poids des prélèvements obligatoires en France impacte directement la compétitivité des entreprises françaises qui sont confrontées à des charges fiscales bien plus lourdes que celles de leurs homologues européens. Les impôts de production, tels que la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), la cotisation foncière des entreprises (CFE), et la cotisation économique territoriale (CET), pèsent lourdement sur les bilans des entreprises. En 2022, ces impôts représentaient 4,7 % du PIB français, soit deux fois plus que la moyenne de la zone euro. Il faut s'en rendre compte. Les entreprises paient des taxes avant même d'avoir réalisé des bénéfices. Et tout cela, pourquoi ? Pour un service public de plus en plus gourmand et de moins en moins efficient.
Quelle serait donc la clé pour atteindre une fiscalité plus équilibrée ? Avoir une approche globale et cohérente. Cela peut paraître évident, mais ça n'a toujours pas été fait... Il s'agit non seulement de réduire certains impôts, mais aussi de repenser le système fiscal dans son ensemble pour le rendre plus juste et plus efficace. Une proposition autour de laquelle s'accordent une multitude d'experts et d'associations, avec en tête Contribuables Associés et son film Trois mille milliards : les secrets d'un État en faillite, disponible gratuitement sur YouTube. Une fiscalité saine implique de facto de trouver un équilibre entre les besoins de financement de l'État et la nécessité de soutenir la croissance économique en investissant là où il faut, en arrêtant d'asphyxier nos entreprises et en soutenant le pouvoir d'achat des citoyens.