Ce n'était une surprise pour aucun observateur du marché du sportswear : dans le giron d'Adidas, Reebok ne se portait pas très bien. C'est pourquoi l'annonce de la cession de la marque était attendue depuis des années, c'est désormais chose faite.
Reebok passe entre de nouvelles mains. Adidas a en effet annoncé la vente de la marque de sportswear féminin à Authentic Brands Group (ABG), une société américaine qui possède une trentaine de marques dans la monde, dont Aéropostale, JCPenney, Brooks Brothers ou encore Forever21. ABG détient aussi le fameux magazine Sports Illustrated. Son fondateur et président, Jamie Salter, se réjouit de la transaction : « C'est un honneur de se voir confier la poursuite de l'héritage de Reebok », a-t-il affirmé. Mais dans l'opération, c'est plutôt Adidas qui réalise une bonne affaire.
Pandémie difficile pour Reebok
Après une année 2019 plutôt correcte avec un chiffre d'affaires en hausse de 2%, 2020 a été très difficile pour Reebok, dont les ventes ont reculé de 44% au deuxième trimestre, puis de 7% au troisième. Suite à plusieurs dépréciations comptables, Reebok ne valait plus au bilan d'Adidas que 803 millions d'euros. En février, la valorisation de la marque était d'environ 1 milliard d'euros. C'est pourquoi l'équipementier allemand réalise une bonne affaire, en cédant Reebok pour 2,1 milliards d'euros. Certes, Adidas ne gagne pas vraiment d'argent dans cette transaction.
Concurrencer Nike
C'est en 2006 qu'Adidas jette son dévolu sur Reebok pour 3,8 milliards de dollars, environ 3,2 milliards d'euros au cours actuel. L'ambition à l'époque est de concurrencer le numéro 1 mondial, l'américain Nike. Malheureusement, malgré l'apport de Reebok, Adidas est encore loin du compte, la marque n'ayant pas su réellement s'intégrer dans l'univers de l'équipementier. Après la transaction qui sera finalisée au premier trimestre 2022, Adidas entend recentrer ses activités. Quant à Reebok, la marque devra trouver le moyen de rebondir avec son nouveau propriétaire.
