Croissance : toujours moins de 1% pour la France en 2024 ?

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a confirmé le 9 novembre 2023 des prévisions économiques qui sont à la fois des bonnes nouvelles… et des possibles sources de problèmes futurs. Entre taux d’inflation, croissance économique et politiques monétaires, où se dirige réellement l’économie française?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 10 novembre 2023 à 6h07
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Croissance : toujours moins de 1% pour la France en 2024 ? - © Economie Matin
7%L'inflation au niveau mondial devrait frôler les 7% en 2023

2024 : la croissance sera au rendez-vous en France, mais restera faible

La Banque de France prévoit une croissance légèrement positive pour 2024, estimée à 0,9%. «  Depuis plusieurs mois, les chefs d’entreprise soulignent l’incertitude devant eux, mais quand ils regardent ex post le mois écoulé, l’activité a à peu près tenu », a déclaré François Villeroy de Galhau au micro de Radio Classique le 9 novembre 2023.

Et pour la fin de l’année 2023 ? les nouvelles sont plutôt bonnes. Si la Banque de France ne s’attend pas à un rebond majeur, elle ne voit « pas de récession » pour le dernier trimestre de l’année 2023. La croissance devrait être « légèrement positive », estime François Villeroy de Galhau, « entre 0,1% et 0,2% ».

Banque de France : bonnes nouvelles sur le front de l’inflation

L'inflation, préoccupation majeure des ménages et des politiques, montre enfin des signes de ralentissement en France. Pour rappel en 2022 l’inflation annuelle avait atteint près de 7%, un niveau beaucoup trop élevé. Désormais, selon l’Insee, l’inflation en France s’établit aux alentours de 4%.

En octobre 2023, seulement 6% des industriels ont augmenté leurs prix, contre quatre fois plus l'année précédente. « Sur l’inflation, je crois qu’on va vraiment dans la bonne direction », affirme le gouverneur. L’objectif est donc maintenu : « ramener l’inflation vers 2% d’ici à 2025 ». Pour rappel, 2% d’inflation par an est le niveau que la Banque Centrale Européenne estime convenable pour soutenir la croissance sans peser sur les ménages et le pouvoir d’achat.

Taux d’intérêt, emploi, délais de paiement... ça s'améliore

Pour contenir l'inflation, la Banque de France mise sur l'augmentation des taux d'intérêt, une stratégie efficace mais peu appréciée. François Villeroy de Galhau souligne que, sauf surprise, les taux directeurs ne devraient plus augmenter. « La maladie, c’est l’inflation et elle est très ressentie par nos concitoyens », juge-t-il. Et non la hausse des taux directeurs qui est, au contraire, le médicament.

Le marché de l'emploi, malgré un ralentissement, montre une baisse des difficultés de recrutement, passant de 50% à 40% en un an. Parallèlement, la Banque de France insiste sur l'importance de respecter les délais de paiement, un enjeu crucial pour la santé des entreprises. Et les choses vont dans le bon sens : « il y a une baisse moyenne des délais de paiement en France de 2 jours », affirme le gouverneur. Reste que les délais sont importants : 12 jours en moyenne en France. « On peut mieux faire, notamment pour les grandes entreprises. »

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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