Changement climatique : 2023, année record au thermomètre

L’année 2023 a battu tous les records des températures. Selon les données de l’observatoire européen Copernicus, cette année est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée sur notre planète. Un constat alarmant qui précède les discussions cruciales de la COP28 à Dubaï.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 8 novembre 2023 à 11h51
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Changement climatique : 2023, année record au thermomètre - © Economie Matin
16,77°CLa température moyenne en 2023 à l'échelle mondiale est de 16,77°C, soit 0,66°C de plus que la moyenne depuis 1990, selon Copernicus.

2023 : l'année des records de températures

Alors que les sommets internationaux sur le climat s'enchaînent avec une régularité de métronome, la nature semble jouer sa propre partition, affolant les thermomètres à l'échelle planétaire. Le service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S) a dévoilé des chiffres qui ne laissent place à aucun doute : l'année 2023 est en passe de devenir la plus chaude jamais consignée dans l'histoire moderne. Les données parlent d'elles-mêmes : une température moyenne frôlant les 15,3°C en octobre, excédant de 0,85°C la moyenne de la période 1991-2020. Un constat d'autant plus alarmant que ce mois d'octobre n'est que le dernier d'une série de cinq mois consécutifs ayant battu les records de chaleur saisonniers. La directrice adjointe de Copernicus, Samantha Burgess, résume la situation en termes on ne peut plus clairs : « Nous pouvons affirmer avec quasi-certitude que 2023 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée ».

Les océans ne sont pas en reste, avec des températures de surface atteignant des sommets jamais mesurés auparavant. L'impact se fait sentir jusqu'aux pôles, où l'étendue des glaces accuse un recul inquiétant, -11% pour l'Antarctique et -12% pour l'Arctique par rapport aux moyennes saisonnières. Et compte tenu des prévisions saisonnières, il est fort probable que le phénomène climatique El Niño dans le Pacifique réapparaisse plus régulièrement, et surtout, s'intensifie. Cela n'a rien d'anodin. La surchauffe des océans, comme le souligne Samantha Burgess, impacte directement la biodiversité : « il y a moins de nutriments dans l'océan (...) et moins d'oxygène », ce qui menace la survie de la faune et de la flore, et pourrait provoquer « l'effondrement potentiel des cycles de reproduction », alerte-t-elle.

L'appel à l'action de Copernicus en vue de la COP28

Ce réchauffement sans précédent a des répercussions bien au-delà des simples statistiques. Le spectre des conséquences s'étend sur une variété d'événements climatiques extrêmes. L'été 2023 a été particulièrement brutal, marqué par des vagues de chaleur, des sécheresses et des incendies ravageurs sur des continents entiers. L'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord ont été particulièrement touchées, avec des prix élevés à payer en termes de vies humaines et de dégâts matériels. Même l'hémisphère sud, en plein hiver austral, a vu ses records de chaleur battus, un signe que le réchauffement climatique n'épargne aucun coin du globe.

Ces dernières semaines, le service européen Copernicus multiplie ses cris d'alarme en vue de la COP28. L'objectif est clair : limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C. Samantha Burgess, directrice adjointe de Copernicus, insiste : « les températures continueront de grimper tant que les émissions de gaz à effet de serre, produites en grande partie par la combustion des énergies fossiles, ne seront pas drastiquement réduites. » Une déclaration qui fait écho aux dernières projections de l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), qui prévoit une augmentation de la température de 2,4°C d'ici la fin du siècle, notamment du fait que la consommation en énergie fossile continue d'augmenter et que le pic de consommation ne devrait pas être atteint avant 2030.  Si 2023 est une année record, elle doit également être le marqueur d'un tournant décisif dans notre lutte contre le changement climatique. « Le sentiment d’urgence en faveur d’une action climatique ambitieuse n’a jamais été aussi fort », conclut Samantha Burgess.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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