L’Allocation Adulte Handicapé (AAH) a radicalement changé depuis le 1er octobre 2023. C’est à cette date que la mise en œuvre de la déconjugalisation, réforme qui modifie profondément le calcul de cette aide sociale, a commencé. Les premiers effets devraient se faire sentir en ce lundi 6 novembre 2023. Explications.
AAH : la déconjugalisation, c’est maintenant !
La déconjugalisation de l’AAH enfin réalité
Longtemps demandée, la déconjugalisation de l'AAH (Allocation adulte handicapé) est désormais une réalité tangible pour les bénéficiaires. Ce changement, qui intervient après une adoption parlementaire en juillet 2022, est une victoire pour les associations de défense des droits des personnes handicapées et marque un progrès notable vers plus d'équité.
À partir de ce lundi 6 novembre 2023, 35.000 personnes verront leur allocation augmenter… grâce à la nouvelle formule de calcul. Cette mesure exclut les revenus du conjoint du calcul de l'AAH, mettant fin à une situation où les ressources du partenaire pouvaient réduire ou annuler le droit à l'allocation.
La déconjugalisation va conduire à une augmentation de l’AAH !
L'impact financier de cette réforme est significatif : 80.000 nouveaux allocataires rejoindront les bénéficiaires actuels. Jusqu’à présent, malgré leur situation d’handicap, ils étaient exclus de l’AAH à cause des revenus de leurs conjoints… ce qui les rendait totalement dépendants de ces derniers.
Et au total, près de 120 000 personnes en situation de handicap verront leur revenu augmenter de 350 euros en moyenne par mois. C'est une avancée majeure pour les personnes en situaiton de handicap en France.
Un nouveau calcul de l’AAH toujours favorable à l’allocataire
La Caisse nationale d'allocations familiales (CAF) garantit qu'il n'y aura pas de perdants immédiats avec cette réforme. Les bénéficiaires continueront de percevoir le montant le plus avantageux pour eux, assurant ainsi une transition en douceur vers le nouveau système de calcul.
La déconjugalisation de l'AAH est saluée comme un « changement de paradigme inédit » par Fadila Khattabi, ministre chargée des Personnes handicapées. Il aura toutefois fallu des années au gouvernement pour adopter cette mesure, malgré les appels incessants des associations ainsi que d’une partie de la classe politique.