L’avènement de l’ère numérique a transformé les données en nouvelle monnaie d’échange. Elles permettent aux organisations d’alimenter l’innovation, de s’appuyer sur des décisions fondées sur elles et de rester agiles, face à un paysage concurrentiel en constante évolution.
La fiabilité des données au cœur du nouveau Data Act Européen
Pour exploiter pleinement le potentiel de cette vaste ressource, les gouvernements et les organismes de réglementation du monde entier prennent des mesures pour établir des cadres qui favorisent le partage des données, tout en en garantissant la confidentialité et la sécurité - en particulier avec l'accord politique provisoire récemment conclu sur le Data Act, le nouveau règlement européen sur les données. Ce texte législatif essentiel vise à réguler l'économie des données en permettant aux entreprises et aux particuliers d'accéder aux données qu'ils contribuent à générer et à favoriser une meilleure interopérabilité. Cependant, la généralisation du partage des données en Europe pousse les entreprises à mettre de plus en plus en place des processus solides d’accessibilité, de conformité et de fiabilité de ces données, en faveur d’une prise de décision en toute confiance.
Une solide stratégie de fiabilité des données, centrée sur la gouvernance et la qualité, est primordiale pour en assurer un partage réussi – en interne ou avec des parties externes.
Si le Data Act constitue une base solide, disposer d’une stratégie globale centrée sur la fiabilité des données reste tout aussi important dans la réalisation de ses objectifs. Une telle approche garantit l'utilisation efficace des données au sein d'une organisation, en permettant aux utilisateurs de fier à leur précision, leur cohérence et au contexte des jeux de donnés avec lesquels ils travaillent.
Dans ce contexte, les programmes de gouvernance et de qualité des données sont essentiels au succès du partage de ces dernières, car ils contribuent à en garantir la précision, la fiabilité et la compréhension. Une étude récente, que nous avons menée en partenariat avec le LeBow College of Business de l'université de Drexel, a d’ailleurs révélé que les organisations dotées d'un programme de gouvernance des données constatent une amélioration de la qualité des analyses et des informations sur les données (57 %), ainsi que des données elles-mêmes (60 %).
Cependant, la mauvaise qualité des données ressort également comme thème commun à la plupart des répondants. 70 % des entreprises avec un faible niveau de confiance dans leurs données citent ainsi la qualité comme leur plus grand défi pour prendre des décisions en toute confiance. En effet, des problèmes récurrents liés à la qualité, aux défis posés par le démantèlement des silos existants, tout en garantissant un accès rapide et évolutif aux données sur lesquelles repose la prise de décision, peuvent empêcher les organisations d'en exploiter pleinement les avantages concurrentiels. En outre, cela peut exposer les organisations à des risques de conformité réglementaire. Ainsi, la synergie entre la loi et une stratégie globale d’intégrité des données peut permettre d’en libérer la véritable valeur. Les organisations qui adoptent les bonnes pratiques en matière de partage des données, créent un environnement de transparence, de responsabilité et de gestion responsable ; la confiance parmi les fournisseurs et les destinataires de ces données s’en trouvent renforcées, encourageant ainsi la collaboration.
En outre, avec cette approche, les chercheurs, les entreprises et les décideurs politiques peuvent prendre des décisions fondées sur des données en plus grande confiance. En découleront des solutions innovantes, des services améliorés ou encore une meilleure performance globale sur l’ensemble des secteurs.
Le Data Act marque une étape importante dans la facilitation de leur partage entre les secteurs au sein de l'UE. Toutefois, pour qu’elle atteigne son plein potentiel, elle doit s'appuyer sur des bases de données fiables. C’est en établissant des cadres solides de fiabilité des données centrés sur la gouvernance et les processus de qualité, que les organisations pourront renforcer des échanges de données plus larges en toute conformité avec les exigences légales.