L’immobilier neuf français s’enfonce un peu plus dans la crise. Entre la chute des permis de construire, les turbulences économiques et les préoccupations environnementales, le secteur peine à garder la tête hors de l’eau.
Immobilier : on ne construit quasiment plus en France
Immobilier : Nexity a perdu 28 % de sa valeur
En septembre 2023, seuls 371 300 nouveaux logements ont reçu le feu vert, soit une baisse drastique de 28,3% en un an. Si l'on remonte à août 2022, un record avait été établi, poussé par des échéances réglementaires. Depuis, le nombre de permis s'est stabilisé, mais à des niveaux inquiétants. Et cela ne concerne pas seulement un type d'habitat : que ce soit l'individuel pur, qui a plongé de 31,8%, le groupé, en baisse de 27,6%, ou le collectif, reculant de 28,3%. Toutefois, un léger souffle d'espoir provient des résidences spécialisées : elles affichent une diminution plus modérée de 19,7%.
La délivrance des permis n'est pas la seule à vaciller. Les mises en chantier suivent cette tendance descendante, avec un repli de 16,6% sur une année, soit 315 800 nouvelles constructions. Les acteurs majeurs du marché ressentent cette onde de choc. Nexity, fleuron de l'immobilier, le vit au quotidien : ses réservations ont chuté de 20% en volume et même 28% en valeur.
Une pression accrue sur les coûts des matériaux de construction
Plusieurs ombres noircissent le tableau. D'une part, l'inflation, couplée à l'envolée des taux d'intérêt, écarte de nombreux aspirants propriétaires, notamment les primo-accédants déjà éprouvés. En parallèle, des crises mondiales - pandémie, tensions en Ukraine - exercent une pression accrue sur les coûts des matériaux de construction. Et pour corser le tout, la réglementation environnementale, de plus en plus exigeante, ajoute son lot de contraintes et de coûts aux projets.
Les promoteurs se sentent pris en étau. Nombre d'entre eux évoquent la prudence, voire la réticence des maires face à l'octroi de permis, souvent influencés par des citoyens peu désireux de voir leur paysage se transformer. Leur moral n'est pas aidé par les chiffres. Selon la Fédération des promoteurs immobiliers, les mises en vente plongent de 44%. Et pour enfoncer le clou, l'Insee note que la demande n'avait jamais été aussi basse depuis 1991.