Les banques européennes sont toujours adeptes des paradis fiscaux, malgré les scandales LuxLeaks et Panama Papers qui ont frappé l'imaginaire il y a quelques années. Les banques françaises sont moins exposées.
Entre 2018 et 2020, HSBC a enregistré 62% de ses bénéfices dans des paradis fiscaux. La banque britanno-asiatique est la championne toutes catégories du dépôt de ses profits dans ces territoires à la fiscalité très douce. La banque italienne Monte dei Paschi arrive en deuxième position avec 49,8%, suivie par Standard Chartered avec 29,8%. Deux banques allemandes sont aux 4e et 5e places : Deutsche Bank et NordLB. Quant aux banques françaises, la première est la Société Générale avec une exposition de 13,8%, puis Crédit Agricole (11,5%) et BNP Paribas (6,9%).
HSBC, championne européenne des paradis fiscaux
C'est le résultat obtenu par l'Observatoire européen de la fiscalité, basé à Paris et financé par la Commission européenne. En tout, les banques enregistrent chaque année, dans 17 paradis fiscaux, l'équivalent de 14% de leurs bénéfices ce qui représente 20 milliards d'euros. Et ce malgré les scandales à répétition, et alors que les États membres font la chasse aux entreprises pratiquant l'optimisation fiscale. Les bénéfices comptabilisés dans les paradis fiscaux sont « anormalement élevés » : 238.000 euros par employé, contre une moyenne de 65.000 euros dans les autres pays, relève le rapport.
Optimisation fiscale
Si les banques françaises n'ont pas voulu commenter, l'Observatoire relève que leur exposition aux paradis fiscaux a baissé depuis 2014. Du côté de HSBC, on rappelle l'histoire de la banque qui compte 30.000 employés à Hong-Kong. Standard Chartered explique avoir une « activité mondiale » et opérer mondialement « à la fois dans des juridictions à forte et faible imposition ». La Deutsche Bank, qui n'en est pas à son premier scandale, précise qu'aucun des 60 pays dans laquelle elle opère n'est inscrit sur la liste européenne des pays non coopératifs.