Face à une prolifération des ralentisseurs urbains, une question se pose : les villes françaises ont-elles privilégié la sécurité au détriment de la légalité ? 450 000 dos d’âne seraient actuellement hors-la-loi.
Connaissez-vous le nombre gigantesque de dos d’âne illégaux ?
450 000 dos d'âne hors-la-loi !
Les rues de nos villes et villages sont désormais couvertes de dos d'âne contre les excès de vitesse. Ces ralentisseurs, présents partout, suscitent toutefois une vive inquiétude. L’association varoise "Pour Une Mobilité Sereine et Durable" met en avant un chiffre choc : 450 000 ralentisseurs seraient hors-la-loi. Thierry Modolo-Dominati, porte-parole de l'association, est déterminé à mener ces aménagements problématiques devant le Conseil d'État.
S'ils sont indéniablement utiles pour sécuriser certains points stratégiques, les dos d’âne sont loin de faire l'unanimité. Philippe Nozière, de 40 Millions d’automobilistes, souligne l'écartèlement des autorités locales, entre ceux qui réclament ces ralentisseurs à chaque carrefour et ceux qui les jugent dangereux. Leur rôle principal reste la protection, notamment « aux abords des écoles ou des passages piétons ». Mais si l'installation déroge aux normes, leur efficacité peut être compromise. Nées dans les années 80, ces installations ont rapidement été critiquées pour leur non-conformité, une tendance qui, hélas, persiste encore aujourd'hui selon Pierre Chasseray, délégué général de l’association sur Le Progrès.
Des critères très peu respectés
La réglementation, bien que claire, est trop souvent mise de côté. Un dos d’âne conforme doit respecter des critères précis : une hauteur de 10 cm, une forme circulaire étalée sur quatre mètres et une saillie d’attaque de moins de 5 mm. Les lieux d'installation sont également réglementés, écartant les zones à forte affluence ou les proximités avec des centres de secours. Pourtant, dans la réalité, ces normes sont écartées. Près de Toulouse, un ralentisseur culminant à 15 cm fait jaser. Les riverains se plaignent des bruits récurrents, témoignant de son non-respect des standards.
Outre les nuisances sonores, un ralentisseur non conforme représente un risque pour les véhicules. En effet, une mauvaise conception peut causer des dommages matériels, voire des accidents. Jean-Christian Meslet, à la tête de l’automobile club du Midi Toulouse, exige le respect strict des normes sur France 3 Occitanie. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 4 ralentisseurs sur 10 dérogeraient à la législation. Face à ce constat, les associations montent au créneau, prêtes à faire entendre leur voix pour que sécurité rime enfin avec légalité.