Face à la persistance de salaires minimaux inférieurs au SMIC dans certaines branches, la Première ministre Élisabeth Borne appelle le patronat à agir. Si les améliorations tardent à venir, le gouvernement envisage des mesures législatives pour remédier à cette situation.
Salaires : serez-vous bientôt augmenté ?
Les salaires minimum de branche devront être au moins égaux au SMIC
Alors que le pouvoir d’achat est au centre des préoccupations des Français, concernant les salaires, le constat est préoccupant : dix branches professionnelles présentent encore aujourd'hui des minima salariaux inférieurs au SMIC. Le gouvernement est désormais bien décidé à faire évoluer les choses. Lors de la Conférence sociale, qui s'est déroulée au Conseil économique, social et environnemental (Cese) le 16 octobre 2023, la Première ministre, Élisabeth Borne, a donc fixé une échéance : si, d'ici le 1er juin 2024, aucune amélioration notable n'est constatée, un texte de loi sera soumis au Parlement. Ce dernier permettra de recalculer les exonérations de charges non plus sur la base du SMIC, mais en fonction du salaire minimum de chaque branche concernée. En d’autres mots, si les entreprises veulent des exonérations de charges plus importantes, elles doivent augmenter les grilles de rémunération.
Aucune entreprise ne rémunère ses salariés à plein temps en dessous du salaire minimum certes, c’est illégal. Le SMIC joue donc bien son rôle de garde-fou. Mais ce retard de revalorisation des grilles salariales de branche entraîne un phénomène de tassement des salaires : le SMIC ayant connu six revalorisations en deux ans, plusieurs échelons de salaires dans les grilles de branche ont pu se retrouver sous le niveau du SMIC.
L’indexation des salaires sur les prix écartée par le gouvernement
Élisabeth Borne a par ailleurs annoncé la création d’un Haut-Commissariat aux rémunérations. Ce dernier sera chargé de lutter « contre le tassement des grilles salariales » et veiller au bon emploi des outils de partage de la valeur (intéressement, prime Macron…) « pour s’assurer qu’ils ne se substituent pas aux salaires ».
Lors de cette Conférence sociale, la CGT a par ailleurs demandé au gouvernement de mettre en place l’indexation des salaires sur l'inflation. « C’est le seul mécanisme efficace pour maintenir le pouvoir d'achat », estimait Sophie Binet, la secrétaire générale de ce syndicat, début octobre 2023 lors de l’émission « Questions politiques » sur France Inter/France Télévisions/Le Monde. Cette proposition a toutefois été écartée par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.