Les minima sociaux, conçus pour être un filet de sécurité pour les plus démunis, semblent ne plus remplir leur rôle. L’augmentation des prix à la consommation que connaît la France depuis plus d’un an pèse sur le portefeuille de tous les ménages. Mais surtout sur les plus pauvres.
Comment le gouvernement va créer 200.000 pauvres de plus
Or, la récente revalorisation de ces aides ne suit pas le rythme de l'inflation, mettant en danger des centaines de milliers de Français.
Minima sociaux : une revalorisation insuffisante
Les minima sociaux ont été revalorisés de 1,6% en avril 2023, alors que l'inflation est prévue à 5% voire 5,8% pour cette année. Cette décision gouvernementale s'explique par une augmentation exceptionnelle de 4% accordée en juillet 2022. Cependant, cette hausse ne compense pas la perte de pouvoir d'achat ressentie par les allocataires.
Comme le souligne la Fondation Jean Jaurès dans une analyse publiée le 12 octobre 2023, « la revalorisation des minima sociaux est devenue une nécessité pour éviter une augmentation de la pauvreté ».
200.000 pauvres de plus en France ?
Depuis deux ans, la hausse des prix n'a pas été suivie d'une augmentation équivalente des minima sociaux. Par exemple, une mère élevant seule ses deux enfants a vu ses dépenses augmenter de 305 euros par mois, tandis que ses prestations sociales n'ont augmenté que de 108 euros sur la même période.
« La faiblesse de ces prestations risque de faire basculer 200.000 personnes dans la pauvreté d'ici à avril 2024 », alerte la Fondation Jean Jaurès.
Selon les estimations, 200.000 personnes pourraient tomber sous le seuil de pauvreté officiel (60% du niveau de vie médian) et 160.000 sous le seuil de grande pauvreté (50% du niveau de vie médian). Ces chiffres alarmants montrent l'urgence d'une revalorisation adéquate des minima sociaux. « La prise en compte de l'inflation de l'année 2023 doit s'opérer en avril prochain, par un rattrapage ».
Un appel à augmenter les minima sociaux pour éviter la pauvreté
Noam Leandri, président du collectif ALERTE, et Pierre Madec, économiste à Sciences Po, ont souligné l'importance d'une revalorisation anticipée des minima sociaux. Ils estiment qu'une telle mesure permettrait d'éviter une perte de pouvoir d'achat des ménages les plus vulnérables.
« Les ménages subissent depuis deux ans une forte augmentation des prix qui ne s’est pas traduite par une augmentation équivalente des minima sociaux », déclarent-ils.