Le projet de budget pour 2022 présenté par le gouvernement a été sévèrement critiqué en France par l’opposition, notamment par les Républicains qui reprochent au gouvernement de laisser filer le déficit et de ne pas inclure toutes les dépenses engagées dans ce budget.
Les règles du pacte de croissance et stabilité suspendues en 2022
La pandémie de Covid19 a changé la mentalité de la Commission européenne qui ne veut pas réitérer l’erreur commise en 2010 de vouloir retrouver trop rapidement une consolidation budgétaire en Europe. Ainsi, le projet de budget de la France en 2022 prévoyant un déficit en dessous de 5% du PIB et une dette publique à 114% n’a pas l’air d’effrayer autant la Commission européenne que l’opposition. Pour Bruxelles, il est nécessaire de continuer à soutenir l’économie au sein de la zone euro pour favoriser la reprise.
Paolo Gentiloni, le commissaire à l’Economie, proposera une réforme au pacte de stabilité en 2022. Le but est de continuer à soutenir les entreprises sérieuses des secteurs encore dans le besoin. Selon Stéphanie Yon-Courtin, la vice-présidente de la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, interrogée par les Echos « il y a eu un changement de ton. On y trouve aujourd'hui un plus grand esprit de solidarité. La ligne d'opposition nord-sud est minoritaire car chaque pays a été touché ou se sait vulnérable désormais. Il y a consensus sur la nécessité de suspendre les règles du pacte puis de les revoir ».
Pas de problèmes avant l’élection présidentielle 2022
La France est censée assurer la présidence de l’UE au premier semestre 2022 et sera en année électorale. Pour la parlementaire, les pays européens gouvernés par l’extrême-droite sont les seuls pays qui pourraient ne pas vouloir voir de changement dans le pacte de stabilité et de croissance. Selon elle, « il faut attendre le résultat des élections allemandes et la formation d'un gouvernement à Berlin pour voir où ira leur démarche ».
Pour l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, la situation française pourrait être plus compliquée après l’élection présidentielle française de 2022 : « La Commission n'aura plus de scrupule à contrôler les contreparties prévues dans le plan de relance français. Et je vois d'ores et déjà au Parlement que mes collègues allemands, néerlandais ou autrichiens n'ont aucune intention de laisser les plans de relance devenir des excuses pour des pays du sud dispendieux comme l'Espagne ou la France ».