La transition énergétique en France prend un nouveau tournant avec l’annonce d’une vaste initiative dans le secteur de la logistique. L’association des acteurs de l’immobilier logistique et industriel (Afilog) projette d’installer 5 millions de mètres carrés de panneaux solaires sur les toitures d’entrepôts d’ici à cinq ans.
Le photovoltaïque pour les entrepôts logistiques, une idée lumineuse
L'Association des acteurs de l'immobilier logistique et industriel (Afilog) a annoncé le déploiement de 5 millions de mètres carrés de panneaux solaires sur les entrepôts logistiques en France d'ici à cinq ans. Ce projet a pour but de produire l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 600.000 habitants. À terme, la puissance de ces nouvelles centrales devrait être d'environ 1,2 gigawatt crête avec une production annuelle de plus de 1.300 GWh.
Ce plan représente environ 5 % de l'objectif national de puissance solaire installée et 20 % de l'objectif en toiture. Il intervient dans un contexte où la France doit réviser ses objectifs énergétiques d'ici la fin de l'année pour l'horizon 2035. Plusieurs groupes de travail recommandent notamment de doubler le rythme d'installation photovoltaïque et d'utiliser davantage les « grandes toitures ».
Le potentiel du photovoltaïque
Depuis le 1er janvier 2023, la loi Climat & Résilience impose que 30 % de la surface des toitures des entrepôts neufs ou réhabilités soit équipée de panneaux solaires. En outre, une « charte d'engagements réciproques » avec l'État vise un objectif de 50 %. L'électricité produite servira les collectivités et entreprises à proximité, ainsi que les stations de recharge pour les véhicules. En complément, une proposition de loi prévoit l'installation d'ombrières photovoltaïques sur tous les parkings extérieurs de plus de 1.500 m². Diane Diziain, directrice déléguée de l'Afilog, précise que cette initiative est « volontaire et proactive » et qu'elle est en accord avec les services de l'État.
La logistique en pointe dans la transition énergétique
Le projet soulève cependant plusieurs questions, notamment sur l'origine des panneaux photovoltaïques, souvent produits en Chine, un pays fortement dépendant du charbon. Diane Diziain admet que les entreprises françaises telles que Voltec Solar assemblent des composants venus de l'étranger mais se dit optimiste quant aux futures usines de Fos-sur-Mer et de Moselle, annoncées lors des sommets Choose France.
Des préoccupations environnementales persistent également, notamment pour les entrepôts identifiés comme installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), soumises à des réglementations spécifiques, ou encore Seveso. Néanmoins, plus de 90 % des bâtiments ne sont pas classés Seveso et la plupart des ICPE acceptent la solarisation.