Malgré les années de retard et une explosion de la facture pour l'EPR de Flamanville, l'exécutif pourrait prendre la décision de construire six autres centrales nucléaires de nouvelle génération avant la mise en route de celle de Flamanville.
Pour atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, le gouvernement mise sur les énergies renouvelables, mais aussi sur le nucléaire. « Nous construisons une souveraineté énergétique pour ne plus être dépendant du gaz et des carburants, c'est une transformation à marche forcée », a expliqué Agnès Pannier-Runacher devant les caméras de BFM TV. Et aujourd'hui, « nous avons besoin du nucléaire, c'est parfaitement assumé », a ajouté la ministre délégué à l'Industrie qui précise : « Nous investissons 500 millions d'euros dans cette énergie ». De quoi faire enrager les opposants au nucléaire.
Le nucléaire fait partie des solutions
Pour parvenir à cette neutralité carbone, l'exécutif pourrait prendre la décision de lancer la construction de six nouveaux EPR plus tôt que prévu. À l'origine, le gouvernement et le président de la République, à qui il revient de prendre la décision, avaient indiqué qu'ils attendraient la mise en route de l'EPR de Flamanville. Or, il est toujours difficile de savoir quand cela arrivera : « Cela dépend de facteurs industriels. Il entrera en service quand EDF aura terminé sa construction. Et si sa construction est terminée, nous prendrons la décision de construire de nouveaux EPR », selon Agnès Pannier-Runacher.
Une décision en avance
Mais l'exécutif pourrait aller plus vite : « Peut-être nous la prendrons un peu en avance lorsque nous serons sûrs que l'EPR de Flamanville sera sur la bonne voie », ajoute la ministre. EDF a indiqué que les choses étaient en bonne voie, avec le chargement du combustible « avant la fin de l'année 2022 ». Dans ce domaine, la prudence s'impose car l'EPR de Flamanville a déjà pris dix ans de retard (le chantier devait être achevé en 2012 !). Et la facture n'a cessé de s'alourdir : elle est passée de 3,3 milliards d'euros à 12,4 milliards.