Selon une information exclusive du quotidien Les Échos, le gouvernement envisage une refonte du congé parental. Cette réforme, poussée par la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, vise à proposer un congé parental plus court mais mieux indemnisé.
Congé parental : bientôt plus court mais mieux indemnisé ?
La baisse des naissances pousse le gouvernement à revoir le congé parental
La France a connu une baisse significative des naissances au premier semestre 2023. Selon les informations des Échos, cela pourrait inciter le gouvernement à accélérer la réforme du congé parental. Bien que cette réforme n'ait pas été incluse dans le projet de budget présenté récemment, elle pourrait être introduite lors du débat parlementaire, croit savoir le quotidien. Aurore Bergé, la ministre des Solidarités et des Familles, est une fervente défenseure de cette refonte. Elle propose un congé parental plus court mais avec une meilleure indemnisation, une idée qui a suscité des réactions mitigées, notamment de la part de la gauche.
Actuellement, le congé parental, qui est distinct des congés maternité et paternité, est réservé aux parents d'enfants de moins de trois ans. Il peut durer jusqu'à trois ans, à condition d'être partagé entre les deux parents, et offre une indemnisation d'environ 430 euros par mois pour ceux qui cessent complètement leur activité professionnelle.
Les contours de la nouvelle proposition
Selon les informations des Échos, le gouvernement envisage un congé de 4 mois pour chaque parent. Cette durée permettrait aux parents de s'occuper de leur enfant pendant une grande partie de sa première année, en complément du congé maternité. L'indemnisation serait proportionnelle aux revenus des parents, à l'instar des arrêts maladie, avec une possible indemnisation à hauteur de 50% du salaire, plafonnée à 2.000 euros.
Le congé parental actuel pourrait subsister en parallèle du nouveau système, offrant ainsi plus de flexibilité aux familles. Cependant, il est à noter que le congé parental actuel est de moins en moins sollicité, en raison d'une indemnisation jugée insuffisante. En effet, le nombre de bénéficiaires a chuté de plus de 520.000 en 2011 à environ 220.000 en 2021.
Vers une meilleure implication des pères
L'une des ambitions de cette réforme est d'encourager davantage les pères à prendre le congé parental. Une précédente réforme en 2014, visant à favoriser l'implication des hommes, n'a pas atteint ses objectifs, avec moins de 1% des pères éligibles ayant opté pour ce congé. Une meilleure indemnisation pourrait inciter davantage de parents à en bénéficier.
Toutefois, le coût de cette réforme reste une préoccupation majeure, surtout dans un contexte où le déficit de la Sécurité sociale est prévu à la hausse. Actuellement, le coût du congé parental est estimé à 770 millions d'euros pour 2021. Une refonte pourrait augmenter ce montant de plusieurs centaines de millions d'euros, mais tout dépendra du taux d'adoption du nouveau dispositif.