Les compagnies aériennes, déjà fortement affectées par la crise sanitaire, se sont fixées un nouvel objectif très ambitieux : la neutralité carbone d'ici 2050. Une transition qui va nécessiter des centaines de milliards de dollars d'investissements et une volonté de fer.
Grâce aux investissements massifs dans des avions plus économes en carburant, la consommation moyenne des flottes des compagnies aériennes a baissé de 20% en une décennie, s'est réjoui Willie Walsh, le directeur général de l'IATA. Mais ce n'est pas suffisant pour lutter efficacement contre les dérèglements climatiques, ni pour redorer l'image écornée d'un secteur auprès de voyageurs sensibilisés à la question environnementale. Durant l'assemblée générale de l'Association internationale du transport aérien, les compagnies ont pris l'engagement d'atteindre « zéro émission nette de CO2 » d'ici à l'année 2050.
Liberté de voler
Un objectif « ambitieux », convient Willie Walsh, mais aussi « nécessaire » selon lui. Il s'agit en effet d'assurer la « liberté de voler des générations futures ». Et en parallèle, la bonne santé des compagnies aériennes et de l'ensemble du secteur. L'adoption par consensus de cet engagement s'est fait sans heurts, ce d'autant que le secteur aérien en Europe l'avait déjà pris en vertu de l'objectif fixé par la Commission européenne. Seules les compagnies chinoises ont émis une remarque : Pékin vise la neutralité carbone en 2060. Néanmoins, tout le monde se pliera aux objectifs de l'IATA.
Un moment charnière pour le secteur aérien
Ce sera un défi supplémentaire à un moment « très difficile » pour plusieurs compagnies, a convenu Willie Walsh, qui relève toutefois que nombreuses étaient les compagnies, individuellement ou en groupes, qui avaient déjà franchi cette étape. « Nous devons tous soutenir cet engagement et être déterminés à y parvenir en temps et en heure. C'est ce qui doit être fait. Et ensemble, c'est possible », a-t-il martelé devant les représentants des quelque 290 compagnies regroupées au sein de l'organisation.